TOUT EST DIT

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samedi 30 octobre 2010

Cahin-caha

A sauts de cabri, comme disait de Gaulle, l'Europe se jette à nouveau dans le brouillard. Pour la bonne cause, bien sûr. Échaudée par la crise grecque, qui a failli la faire imploser, elle veut renforcer sa ligne de défense financière pour dissuader de nouvelles attaques. Louable objectif, mais c'est ensuite que les choses se compliquent. Pour rendre possible un mécanisme durable d'aide financière, il va falloir modifier une clause de ce diable de traité que les Européens avaient fini par ratifier après un long psychodrame.

Les 27 vont donc plonger encore dans une lourde incertitude car même une simple modification ouvrira la boîte de Pandore des surenchères, en particulier chez les plus euro sceptiques. Et comme les Européens ne s'étripent jamais à moitié, l'autre sujet de discorde portera sur les sanctions prévues en cas de dérapage des comptes publics. La survie de la zone euro passe par le renforcement de la discipline budgétaire et la coordination des politiques économiques, mais les débats à venir seront vifs.

D'autant que l'euro fort, qui pose déjà problème dans le bras de fer mondial des monnaies, n'améliore pas pour autant la visibilité sur les perspectives de croissance. Malgré les performances de l'Allemagne dont les clignotants sont au vert, les autres pays sont lancés dans des politiques de rigueur et de réduction budgétaire aux résultats moins probants. Le pilotage s'annonce donc à hauts risques dans cette zone de l'euro flou. Le contexte d'austérité ne facilitera pas non plus le débat sur le budget européen, donc sur la prochaine révision de la PAC.

L'Europe va donc se livrer à d'inévitables mais sévères empoignades sur une longue période, à un moment où la défense de ses intérêts dans la compétition mondiale exigerait au contraire une vision commune et plus offensive. On en est loin malheureusement, sur les enjeux industriels, agricoles ou ceux de la connaissance. Quant à la diversité des modèles sociaux, c'est peu dire qu'elle appelle une vraie pédagogie européenne. À commencer par la France qui s'est illustrée jusqu'à la caricature par sa crise des retraites.

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