TOUT EST DIT

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samedi 30 octobre 2010

Sécu : le coup de sang de Nadine Morano à l'Assemblée

Mise en difficulté sur un article du projet de financement de Sécu 201, la secrétaire d'Etat à la Famille a eu des mots très vifs envers sa propre majorité, vendredi, à l'Assemblée.

Fait rare, vendredi soir à l'Assemblée nationale : les députés, y compris ceux de la majorité, ont décidé de supprimer une mesure du gouvernement dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale. L'article retoqué concernait le report du versement des 178 euros de la Prestation accueil du jeune enfant (Paje) au mois qui suit la naissance de l'enfant.
Une décision qui a visiblement agacée Nadine Morano. La secrétaire d'Etat à la Famille a eu des mots très vifs envers sa majorité UMP et avec le président de séance Maurice Leroy, député du Nouveau centre. Hors micro, alors que le vote commençait, la représentante du gouvernement a reproché au centriste de ne pas lui avoir demandé l'avis du gouvernement.
«Je ne pouvais pas rester silencieuse et j'ai demandé à pouvoir donner l'avis du gouvernement. C'est d'ordre réglementaire», a réagi dans la soirée la secrétaire d'Etat. Pour obtenir le droit de donner cet avis, Nadine Morano s'est alors «mise à vociférer», a accusé une source parlementaire UMP, ce qu'elle a démenti. «Je démens catégoriquement avoir tenu des propos virulents devant l'Assemblée, les enregistrements ainsi que le compte rendu de séance sont là pour le prouver. C'est un simple incident de procédure», a-t-elle assuré.

«Le gouvernement ne supprime rien»

Lors de cet échange hors micro, Maurice Leroy lui a soutenu qu'elle venait de s'exprimer longuement. La secrétaire d'Etat avait en effet expliqué en substance que cette mesure permettrait d'économiser 64 millions d'euros en 2011, sans supprimer aucune prestation.
Après un premier vote qui ne lui a pas été favorable, Nadine Morano a demandé une suspension de séance. Dans les couloirs de l'hémicycle, elle a poursuivi son explication avec Maurice Leroy qui lui a concédé un nouveau vote. Il «a lui-même reconnu avoir fait une faute», a affirmé la secrétaire d'Etat.
De retour dans l'hémicycle, avant ce nouveau vote, tournée vers les députés UMP, elle a repris son argumentaire avec énergie, expliquant en substance qu'il n'y a pas de petites économies. «Le gouvernement ne supprime rien», a-t-elle argumenté , évoquant des «mesures d'harmonisation» avec d'autres prestations. «La France consacre 100 milliards d'euros à sa politique familiale», a-t-elle poursuivi, rappelant «une prime exceptionnelle de 150 euros versée en juin aux familles modestes».
Las, le nouveau vote a confirmé le premier, maintenant le versement de l'allocation de base de la Paje à la naissance de l'enfant, et non le mois qui suit.

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