samedi 30 octobre 2010
Poigne de fer à Bruxelles
Voilà un sommet de Bruxelles qui aurait pu mieux démarrer. Nicolas Sarkozy arrive, laissant derrière lui un feu qui couve encore. La crise sociale, née d'un projet de loi sur les retraites, n'en finit pas. Tous les dirigeants européens vont se retrouver ainsi, laissant leurs pays confrontés à la plus grande purge d'austérité jamais imposée. Et si l'ordonnance est à peu près partout identique, les corps ne réagissent pas de la même façon aux pharmacopées proposées. En sus, Angela Merkel, son alliée du mois d'octobre, n'a pas pris de gants pour préparer ce qu'elle considère comme essentiel à ses yeux : un plan d'action d'une sévérité sans précédent pour renforcer la discipline budgétaire européenne. Elle a eu gain de cause. Comment ? En déclarant que « sans un accord entre la France et l'Allemagne, pas grand-chose n'était possible en Europe ». Autant dire que pour elle l'affaire était close depuis son entrevue avec Nicolas Sarkozy, le 17 octobre.
Mais, au fond, quel est le souci de cette nouvelle « dame de fer », sinon de ne pas se retrouver en porte à faux devant son pays quand l'Allemagne devra se porter solidaire d'une nation relevant de l'Union européenne, comme elle le fit avec la Grèce ? On voit ici toute l'ambiguïté de ce rassemblement des Vingt-Sept, ses lignes de force en même temps que sa fragilité. Car on peut, d'un point de vue strictement économique, donner raison à Angela Merkel de refuser désormais toute fuite en avant et tout endettement inconsidéré à l'intérieur de l'Union. Mais cela revient également à considérer que chacun des pays pourrait se comporter comme peut le faire l'Allemagne, et surtout en aurait les moyens. Or, voilà qui nous ramène à notre France. Culturellement et historiquement, aucun pays d'Europe, dans la longue formation qui a présidé à sa naissance, ne peut être comparé à son voisin. Ni politiquement. Ni syndicalement. A fortiori ni socialement. Cette constatation équivaudrait-elle à une négation de l'Europe ? Non. Mais à se souvenir de l'esprit de ses pionniers, et de leurs souhaits, un rassemblement où les disparités pourraient être tolérées, les souplesses permises, les règles sociales et les intérêts économiques communs. Et non cette foire d'empoigne, où ce qui prévaut est l'alignement perpétuel, imposé par les plus riches et les plus forts.
Aucun pays d'Europe, dans la longue formation qui a présidé à sa naissance, ne peut être comparé à son voisin
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