TOUT EST DIT

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samedi 30 octobre 2010

Les socialistes se disputent la jeunesse en pensant à 2012

Les manifestations lycéennes imposent le thème dans le futur débat présidentiel. 

Et si la jeunesse était la clé pour entrer à l'Élysée en 2012? Depuis la mobilisation inattendue des lycéens contre la réforme des retraites, les socialistes commencent à s'intéresser de beaucoup plus près au sujet. À moins de deux ans de l'élection présidentielle, pas question de passer à côté des jeunes en ne répondant pas à leurs attentes.
Mercredi soir, la réforme des retraites à peine votée, Ségolène Royal a demandé aux jeunes de ne pas laisser retomber leur fièvre mobilisatrice. «C'est cette fièvre qui maintiendra le monde à la bonne température. Car quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde se glace», a-t-elle lancé lors d'une réunion de préparation de la convention du PS sur l'égalité réelle, à Décines, près de Lyon. Au passage, l'ex-candidate en a profité pour rappeler comment, en 2007, elle avait réussi à mobiliser les jeunes des quartiers. Elle a surtout lancé sa proposition d'un «pacte national de confiance pour l'emploi des jeunes».
Présente dans la salle, la présidente du Mouvement des jeunes socialistes a apprécié. Pour Laurianne Deniaud, «il y a eu un sursaut des socialistes sur la jeunesse. Cela fait du bien de voir que les leaders s'intéressent aux jeunes».

«Donner du contenu»

À vrai dire, ils se penchaient déjà sur le sujet avant les manifestations contre la réforme des retraites. Mais pas au point d'envisager de l'inscrire en tête de leurs préoccupations. Seul François Hollande en avait fait jusqu'alors le cœur de sa réflexion, avec l'idée que le thème pourrait s'imposer en 2012 comme celui du travail en 2007 ou de la sécurité en 2002. «Les manifestations ont donné de l'actualité à mes propos», note l'ancien premier secrétaire du PS qui, beau joueur, ne revendique aucune antériorité. «Les idées n'appartiennent à personne. Il ne suffit pas de dire “j'ai été le premier”, il faut maintenant donner du contenu.»
C'est là que ça se complique. Le PS doit arrêter sa position en décembre lors de la convention sur l'égalité réelle que préside Benoît Hamon. Dans le même temps, le MJS milite pour l'organisation d'une convention sur la jeunesse au printemps prochain. Depuis plus d'un an, le mouvement travaille sur trois chantiers dans le cadre de son programme «Perspective 2012» «Martine Aubry est très à l'écoute. Elle était présente à notre congrès où elle a prononcé un discours très offensif. Suite à notre travail sur l'emploi, j'ai présenté nos propositions en bureau national», raconteLaurianne Deniaud. L'allocation d'autonomie pour les jeunes, que demande le MJS, figure en principe dans le programme du PS. Mais cette idée devra d'abord être validée par le futur candidat. Or François Hollande, plus attaché à l'idée d'un prêt étudiant, ne la partage pas. En 2007, Ségolène Royal s'était aussi montrée réticente, en refusant le principe de «l'assistanat».
En dehors du cadre de la convention sur l'égalité réelle, François Hollande a prévu de s'exprimer à nouveau sur la jeunesse, en publiant un document ou en prononçant prochainement un discours pour réexpliquer son idée de «contrat de génération». Du côté de Ségolène Royal, on réfléchit aussi à l'idée d'éditer un document reprenant les propositions de l'ex-candidate. Pour les socialistes, il y a un autre intérêt à se pencher sur la jeunesse: c'est celui d'enjamber l'échec de leur opposition à la réforme des retraites. Et de passer à autre chose.

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