TOUT EST DIT

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mardi 14 septembre 2010

Secrets d'information

Et un soupçon de plus ! Depuis des semaines sortent à un rythme soutenu, dans différents médias, des informations mettant en cause Éric Woerth, qui dénoncent un conflit d’intérêts entre ses responsabilités ministérielles et sa casquette de trésorier de l’UMP. Le quotidien Le Monde, hier, a porté contre le pouvoir une accusation nouvelle : la direction centrale du renseignement intérieur, c’est-à-dire les services de contre-espionnage, aurait été chargée par l’Élysée de rechercher le haut fonctionnaire à l’origine de certaines « fuites » dans les journaux, concernant l’embauche de Florence Woerth par le cabinet gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt. Le Monde annonce vouloir porter plainte, car serait ainsi mise en cause la protection des sources des journalistes qu’une loi de 2010 a pourtant nettement réaffirmée.

L’Élysée a aussitôt démenti l’accusation. Autant dire que les faits sont à établir : l’enquête, à la suite du dépôt de plainte, devra les éclaircir. Cela n’empêche personne – et certains responsables politiques ne s’en sont pas privés – de tirer de cette affaire dans l’affaire des conclusions définitives. S’étonner qu’une administration cherche à savoir qui, en son sein, divulgue des informations et des documents pouvant porter atteinte à son action serait naïf. Même s’il arrive à ces mêmes administrations, en certains cas, de bafouer elles-mêmes le secret de l’instruction. La loi de 2010 précise d’ailleurs qu’« il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie ». Reste à définir, en l’occurrence, l’impératif d’intérêt public ! Les deux parties n’en auront pas la même vision…

L’important sera donc de connaître les méthodes employées pour découvrir la « taupe » : a-t-on espionné directement le journaliste et ses communications ? A-t-on eu recours à des services de l’État qui ne doivent pas être utilisés sans mandat juridique clair ? De la réponse à ces questions dépend l’évaluation de la menace pesant, dans notre pays, sur la liberté d’informer.


Dominique Quinio


ELLE DEVRAIT AUSSI PESER SUR LA LIBERTÉ DE DIFFAMER, NON ?

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