TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 14 septembre 2010

Quel pataquès !

La circulaire ciblant en priorité les évacuations de Roms et le recours au contre espionnage pour débusquer les informateurs du journal Le Monde dans l'affaire Woerth-Bettencourt n'ont apparemment rien à voir entre elles. Pourtant ces deux affaires, de nature et d'ampleur différentes, ont un point commun. La manière dont le pouvoir est passé à l'offensive traduit un embarras qui ne peut que s'accentuer dès lors que le voile est levé. Le nez de Pinocchio s'allonge au fur et à mesure de ses mensonges.

L'avalanche de circulaires, jusqu'à la dernière, signée en catastrophe hier par Brice Hortefeux tourne au pathétique. Voilà le ministre contraint de démentir son propre directeur de cabinet qui démentait lui-même un autre ministre, celui de l'Immigration. Faites ce que je dis, virez les Roms illégaux, mais ne dites pas ce que je fais, car c'est juridiquement et politiquement intenable. Cette gestion calamiteuse, en attendant la bavure, est en fait la conséquence du choix politique de Nicolas Sarkozy, qui balaie toutes les objections car il est sûr de son succès auprès de l'opinion. Dehors les voleurs de poules !

Son offensive contre les camps illégaux se veut pourtant respectueuse des textes français et européens, mais le ciblage d'une communauté et l'acharnement médiatique, à seule fin de rafraîchir son image sécuritaire, ne peuvent que conduire à cet embrouillamini. Et à cette situation choquante qui voit la France, championne du droit d'asile, montrée du doigt dans le monde entier, jusqu'à l'ONU, pour sa politique migratoire jugée honteuse.

Dans l'affaire Woerth-Bettencourt, si l'enquête consécutive à la plainte du Monde conclut à la violation de la loi sur le secret des sources, renforcée par le président lui-même, on entrera dans une autre dimension. Le journal accuse l'Élysée qui dément, mais s'il apparaît qu'au sommet on a voulu empêcher des révélations gênantes, il s'agira bien d'une affaire d'État. On n'en est pas encore là, mais ce climat est bien malsain. Entre la guerre sécuritaire et l'inquiétude prioritaire des Français sur le chômage, on voit bien le choix du président, ou plutôt du candidat.

0 commentaires: