Qui veut voyager loin? Ménage ses pointures. Plus qu'une question de personne ou de charisme et plus encore que les sondages, le choix du candidat socialiste à la présidentielle devra être dicté par le contexte politique. Et de grâce ne sortons pas nos boules de cristal pour décrypter au-delà du raisonnable les failles de La Rochelle, cette rentrée PS trop habituelle pour avoir grand intérêt. Il ne s'agit que d'un rituel du calendrier socialiste aoûtien qui, comme souvent, s'accompagne d'une littérature dont l'originalité est inversement proportionnelle aux gorges chaudes que l'on en fait. La meilleure des tactiques pour le PS sera celle qui, au moment opportun, fera coïncider l'impétrant et son programme.
La stratégie socialiste n'est certainement pas arrêtée. Si elle l'était elle donnerait l'impression dévastatrice que les primaires ne sont qu'un amuse gogo. Reste que le PS devra trancher entre deux alternatives prévisibles qui lui imposent la patience et la vigilance face aux sirènes des opinions favorables. Les candidats les mieux placés dans les sondages dix-huit mois à l'avance ne sont que rarement les vainqueurs de la lutte majeure. D'autant que le climat social et les propositions que doit faire la gauche, si elle veut marquer sa différence avec les méthodes des sortants, joueront un rôle déterminant.
Si les chances de victoire passent pour le PS par un fort rassemblement pour éviter la dispersion des voix de la gauche, ce qui supposerait qu'elle soit raisonnable, alors, dans la logique des primaires, le candidat socialiste sera Martine Aubry ou peut-être François Hollande de plus en plus dans la course.
Si, par contre, l'éparpillement de la gauche et le taillage de croupières habituels font courir au parti socialiste le risque de la jospinisation, il doit alors choisir DSK, qui mieux que les autres peut élargir l'électorat PS vers le centre. Sa limite c'est qu'il risque de perdre à gauche ce qu'il gagnera de centristes. Avec une sagesse qui n'a pas toujours été leur principale caractéristique, les socialistes attendent le meilleur moment et ne se grillent pas dans des combats sans intérêt pour 2012. Il sera temps quand sera lancée la campagne de parler d'économie, de social et de sécurité.
DANIEL RUIZ
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