TOUT EST DIT

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vendredi 27 août 2010

Université d'été du PS : le débat sur les primaires relancé

Alors que s'ouvre aujourd'hui à La Rochelle l'université d'été du PS, un livre d'un journaliste de « Libération » rouvre le débat sur les primaires. François Hollande estime que les conditions sont réunies pour accélérer le processus.

Décidément, Martine Aubry n'a pas de chance avec les livres qui sortent au moment de l'université d'été de La Rochelle ! », s'amuse un dirigeant du PS. L'année dernière, un ouvrage (1) prétendait révéler les fraudes commises par le camp Aubry pour s'emparer du PS à l'issue du congrès de Reims. Cette année, un autre essai, « Petits Meurtres entre camarades », du journaliste David Revault d'Allonnes (Editions Robert Laffont), publié la veille de l'ouverture des débats dans la ville portuaire, présente - notamment -la première secrétaire comme une femme au franc-parler vachard. Surtout, une petite phrase de la maire de Lille dans ce livre relance le débat sur les primaires pour la désignation du candidat socialiste à la présidentielle. « Je prendrai ma décision avant le début de l'année 2011, explique Martine Aubry au journaliste. Je ne sais pas quel sera le climat politique à ce moment-là et quel sera le candidat le mieux placé. » Elle poursuit : « Si j'étais candidate, bien sûr, je ne serais plus première secrétaire. »

Il n'en faut pas davantage pour « polluer » le début de ce midi de l'université d'été à laquelle la première secrétaire a l'intention de donner un tour très politique et combatif, à quelques jours de la mobilisation contre la réforme des retraites, sur fond de rentrée scolaire tendue, d'offensive sécuritaire et d'affaire Woerth-Bettencourt.
Eteindre les flammèches

Invitée hier soir, comme c'est la coutume, par la fédération socialiste organisant l'université d'été, en l'occurrence celle de Charente-Maritime, Martine Aubry a utilisé la lance à incendie pour éteindre les flammèches allumées par le livre. « La France va mal, elle n'est pas sortie de la crise, la rentrée scolaire va être très difficile, la sécurité est une catastrophe et vous me demandez si je vais prendre ma décision de candiature en décembre ou en janvier ? », a lancé la première secrétaire à des journalistes. « Les Français s'en foutent », a-t-elle à plusieurs reprises martelé.

« Il n'y a rien de nouveau, assurait, avant qu'elle ne s'exprime, le député Jean-Christophe Cambadélis. Martine Aubry a toujours dit qu'elle se déciderait avant la fin de l'année. Le livre est sorti en même temps que des sondages très favorables à Dominique Strauss-Kahn et sa phrase apparaît en quelque sorte comme une réponse à ces sondages. Ce n'est pas le cas. » Dans le dernier sondage TNS Sofres publié cette semaine dans « Le Nouvel Observateur », Dominique Strauss-Kahn est crédité de 59 % des intentions de vote contre 41 % pour Nicolas Sarkozy, tandis que Martine Aubry obtiendrait 53 % face au chef de l'Etat. Pour Jean-Christophe Cambadélis, « on les présente comme des rivaux alors que c'est le contraire : un seul des deux se présentera aux primaires socialistes ».

Il n'empêche, depuis le couac entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn sur l'âge légal de départ à la retraite, le discours que la première secrétaire tenait, reposant sur le fait que DSK ou elle, c'était peu ou prou la même chose, a volé en éclats. La maire de Lille manifeste depuis en privé son impatience et elle aurait la tentation de forcer « Dominique » à se décider un peu plus tôt que prévu. « Cela fait plusieurs mois qu'elle nous dit que Dominique devra lui avoir dit à l'automne ce qu'il compte faire, confirme un membre du bureau national. Dominique cherche à éviter que la porte se ferme et Martine veut que la porte s'ouvre davantage. » Selon Pierre Moscovici, quelles que soient les agitations des uns et des autres, il n'est pas imaginable que le calendrier des primaires (lire ci-contre), qui prévoit un dépôt des candidatures au mois de juin, soit chamboulé. « On ne peut plus attendre jusque-là, explique-t-on à l'inverse dans l'entourage de François Hollande. Au moment où la situation politique à droite est dégradée et que la perspective d'une victoire à gauche n'a jamais été aussi forte, on ne peut pas donner aux Français l'impression que les socialistes sont encore éparpillés. » Alors que les candidatures de Nicolas Sarkozy, Eva Joly, François Bayrou sont quasi acquises, « nous sommes les seuls à renvoyer à la fin de 2011 le choix de notre candidat, déplore François Hollande. Le plus étonnant aujourd'hui n'est pas que Martine Aubry envisage d'être candidate, mais qu'elle l'envisage maintenant et que la course aux primaires débute dès le mois de janvier. On ne peut pas avoir dix mois de campagne interne ! »


RENAUD CZARNES

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