TOUT EST DIT

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vendredi 27 août 2010

Au bal de La Rochelle

Sur le dépliant de la colonie de vacances estivale des socialistes, rien que du fun. Et quelle météo ! Des soleils partout sur les cartes de la presse politique qui contrastent avec les nuages noirs sur Nicolas Sarkozy donné largement battu en 2012 par un sondage publié cette semaine (61 % des Français ne souhaiteraient pas qu'il se représente), les orages sur un ministre du travail empêtré dans les affaires, et une pluie de critiques sur le gouvernement touché par les grêlons d'une polémique qu'il a lui-même déclenchée.
Ah, les délices de l'opposition sans l'acidité des responsabilités du pouvoir ! C'est la première fois depuis longtemps, et la dernière avant longtemps, que le PS pourra profiter de ces rituelles journées d'été avec une certaine légèreté. Il pourra se contenter de ne faire que du positif. Parler social, les yeux vers le ciel, en passant bien au large du piège sécuritaire tendu par le pouvoir. Et puis penser, réfléchir gravement à « La vie qu'on veut », le programme-ligne d'horizon absolument sans danger de ce rassemblement atlantique. On pourra même s'embrasser sans serrer son poignard dans la poche. Et sans hyprocrisie. Enfin, presque... C'est que la compétition interne n'a pas encore commencé. Chacun peut encore croire qu'il sera le champion des siens et entonner, bras dessus, bras dessous avec les six ou sept autres prétendant(e)s, ce refrain, façon chant de marin : non, non, non, il n'y aura pas de « bal des ego ». L'an prochain, dans le vent mordant des primaires, le couplet, à coup sûr, sera moins sautillant.
Le PS veut avaler encore un peu d'oxygène avant de plonger dans les remous de cette année 2010-2011 pré-présidentielle plus périlleuse pour lui qu'il n'y paraît. Il en ressent déjà la pression. L'annonce de Martine Aubry sur sa probable candidature, les interrogations sur un DSK superfavori mais absent, et les menaces à peine voilées d'une Ségolène Royal distancée mais qui n'a pas renoncé à jouer perso (sans 2012 pourrait-elle seulement exister ?) sont autant d'incertitudes inquiétantes.
La perspective d'une victoire aiguise les appétits, pas encore les imaginations. Les socialistes, ils le savent, sont attendus à la balise des propositions. Les Français ne comprendraient pas qu'ils se contentent de hisser un pavillon de gauche conservateur ou de brasser une eau tiède mélangeant toutes leurs contradictions, comme ils l'ont fait sur le dossier des retraites. Sont-ils capables de conjuguer le verbe qu'ils ont tant utilisé : changer ?

Olivier Picard

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