Les météorologues aussi craignent la pluie. Non, ce n'est pas le dernier dicton en vogue tout droit jailli de ce mois de juin pourri. Mais, si jamais le proverbe existe, reconnaissons qu'il va comme un gant au gouvernement. À la veille d'annoncer l'intempérie des retraites, François Fillon a, en effet, sorti hier son pébroc du placard. Quitte à jouer un peu trop les effarouchés avant l'averse. Quoi ? Il y a encore des ministres qui cumulent leur indemnité et leur pension de parlementaire ? Terminé tout cela. Alerte orange sur la vie publique. Pas question de demander un effort exceptionnel au bon peuple sans donner l'exemple. Face à une résolution aussi déterminée, on serait presque enclin à applaudir. Pour une fois que nos élites tentent de couper court au "Faites ce que je dis, pas ce que je fais"... Sauf qu'à y regarder de plus près ce soudain élan de vertu masque mal sa (bonne) part d'hypocrisie. D'abord parce qu'il est à l'évidence moins spontané qu'il y paraît. Car enfin, qui peut croire qu'on assisterait à une pareille impulsion sans la révélation du scandale Christine Boutin, la semaine dernière par "Le Canard enchaîné" ? Autrement dit, ce qui est redouté est moins ce qui relève de l'injustice que ce qui se sait. Et puis un tel empressement, fût-il marqué du sceau de la transparence et de l'ordre républicain, comporte fatalement sa face cachée. En découvrant les régimes de faveur susceptibles de disparaître, nos concitoyens appelés à se serrer la ceinture apprennent aussi, du coup, qu'ils existaient. Et se persuadent qu'il y en a sans doute d'autres. Cela ressemble à un truisme, mais ce n'est peut-être pas sans conséquences sur le ressentiment général des futurs sacrifiés. Sous le lourd nuage de la réforme des retraites, les Français, pas dupes pour un sou, courbent le dos dans l'attente des mesures qui vont tomber. Comme s'il en pleuvait.
mercredi 16 juin 2010
Le temps des parapluies
Les météorologues aussi craignent la pluie. Non, ce n'est pas le dernier dicton en vogue tout droit jailli de ce mois de juin pourri. Mais, si jamais le proverbe existe, reconnaissons qu'il va comme un gant au gouvernement. À la veille d'annoncer l'intempérie des retraites, François Fillon a, en effet, sorti hier son pébroc du placard. Quitte à jouer un peu trop les effarouchés avant l'averse. Quoi ? Il y a encore des ministres qui cumulent leur indemnité et leur pension de parlementaire ? Terminé tout cela. Alerte orange sur la vie publique. Pas question de demander un effort exceptionnel au bon peuple sans donner l'exemple. Face à une résolution aussi déterminée, on serait presque enclin à applaudir. Pour une fois que nos élites tentent de couper court au "Faites ce que je dis, pas ce que je fais"... Sauf qu'à y regarder de plus près ce soudain élan de vertu masque mal sa (bonne) part d'hypocrisie. D'abord parce qu'il est à l'évidence moins spontané qu'il y paraît. Car enfin, qui peut croire qu'on assisterait à une pareille impulsion sans la révélation du scandale Christine Boutin, la semaine dernière par "Le Canard enchaîné" ? Autrement dit, ce qui est redouté est moins ce qui relève de l'injustice que ce qui se sait. Et puis un tel empressement, fût-il marqué du sceau de la transparence et de l'ordre républicain, comporte fatalement sa face cachée. En découvrant les régimes de faveur susceptibles de disparaître, nos concitoyens appelés à se serrer la ceinture apprennent aussi, du coup, qu'ils existaient. Et se persuadent qu'il y en a sans doute d'autres. Cela ressemble à un truisme, mais ce n'est peut-être pas sans conséquences sur le ressentiment général des futurs sacrifiés. Sous le lourd nuage de la réforme des retraites, les Français, pas dupes pour un sou, courbent le dos dans l'attente des mesures qui vont tomber. Comme s'il en pleuvait.
Les météorologues aussi craignent la pluie. Non, ce n'est pas le dernier dicton en vogue tout droit jailli de ce mois de juin pourri. Mais, si jamais le proverbe existe, reconnaissons qu'il va comme un gant au gouvernement. À la veille d'annoncer l'intempérie des retraites, François Fillon a, en effet, sorti hier son pébroc du placard. Quitte à jouer un peu trop les effarouchés avant l'averse. Quoi ? Il y a encore des ministres qui cumulent leur indemnité et leur pension de parlementaire ? Terminé tout cela. Alerte orange sur la vie publique. Pas question de demander un effort exceptionnel au bon peuple sans donner l'exemple. Face à une résolution aussi déterminée, on serait presque enclin à applaudir. Pour une fois que nos élites tentent de couper court au "Faites ce que je dis, pas ce que je fais"... Sauf qu'à y regarder de plus près ce soudain élan de vertu masque mal sa (bonne) part d'hypocrisie. D'abord parce qu'il est à l'évidence moins spontané qu'il y paraît. Car enfin, qui peut croire qu'on assisterait à une pareille impulsion sans la révélation du scandale Christine Boutin, la semaine dernière par "Le Canard enchaîné" ? Autrement dit, ce qui est redouté est moins ce qui relève de l'injustice que ce qui se sait. Et puis un tel empressement, fût-il marqué du sceau de la transparence et de l'ordre républicain, comporte fatalement sa face cachée. En découvrant les régimes de faveur susceptibles de disparaître, nos concitoyens appelés à se serrer la ceinture apprennent aussi, du coup, qu'ils existaient. Et se persuadent qu'il y en a sans doute d'autres. Cela ressemble à un truisme, mais ce n'est peut-être pas sans conséquences sur le ressentiment général des futurs sacrifiés. Sous le lourd nuage de la réforme des retraites, les Français, pas dupes pour un sou, courbent le dos dans l'attente des mesures qui vont tomber. Comme s'il en pleuvait.
Didier Pobel
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