TOUT EST DIT

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vendredi 18 juin 2010

APPEL DU 18 JUIN - De Gaulle, un souvenir lointain ?

Voilà 70 ans, un obscur sous-secrétaire d’Etat refusait de se coucher face aux Nazis et lançait son appel à la Résistance depuis Londres. Honni par les uns, encensé et mythifié par les autres, les références à de Gaulle n'ont jamais cessé. Mais que reste-t-il du gaullisme, cette "certaine idée de la France", au XXIe siècle ?
Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, est aujourd'hui à Londres pour commémorer l'appel du Général de Gaulle (photo AFP) qui, après la débâcle de 1940, "alluma la flamme de l'espoir". C'est une première pour un président français, qui a souhaité un hommage à la hauteur de l’événement. Il y a 70 ans, le Général de Gaulle lançait depuis les ondes de la BBC son appel à la Résistance: "La France a perdu une bataille ! Mais la France n'a pas perdu la guerre !" L'hommage est de rigueur en effet envers celui qui demeure pour beaucoup, le dernier grand homme que la France ait connu. L'image du Général, remarque l'historien britannique Sudhir Hazareesingh, est exemplaire : "libérateur de la patrie, père fondateur de la République, éducateur civique, protecteur de la nation".

Une ombre sur l'Hémicycle
Près de quarante ans après son décès, l’ombre du général de Gaulle hante toujours la vie politique française et brouille les clivages partisans. La République qu’il a fondée en 1958 est toujours en place, même si le quinquennat a remplacé le septennat en 2000. A droite comme à gauche, on évoque de Gaulle lorsqu'il s'agit de la place de la France dans le monde, son exigence de grandeur et d'indépendance. En 2003, le refus de la guerre en Irak du Président Chirac s'inscrit dans cette ligne. De Gaulle reconnaitrait-il aujourd'hui son "cher et vieux pays"? Le franc n'existe plus, la France a rejoint le commandement intégré de l'OTAN, le patriotisme a laissé la place à un débat sur l'identité nationale controversé. Et surtout, en Europe et dans le monde, "la France ne représente qu'une entité moyenne qui ne revendique pas la grandeur ni la domination mais simplement de pouvoir sauver son modèle social original", selon le journaliste Thomas Legrand, dans Slate.

Qui pour reprendre le flambeau à droite ?
Le gaullisme de parti est mort lorsque l'UMP a succédé au RPR, mais entre nostalgie et incantation, les politiciens se disputent son héritage. Au sein de la majorité, c'est Michèle Alliot-Marie qui veut représenter le gaullisme originel avec son club de pensée baptisé le Chêne : "Le gaullisme c'est aujourd'hui le refus du fatalisme, du déclin ou du règne des marchés", explique-t–elle. Un héritage que reprendrait bien à son compte également Dominique de Villepin. L'ex-Premier ministre a prévu de prononcer le grand discours fondateur de son mouvement le lendemain de l'appel, samedi 19 juin. A l'instar du Général, il entend "dépasser les divisions habituelles entre la gauche et la droite". Quant à Nicolas Sarkozy, il déclarait en 2008 : "Le gaullisme, pour moi, c'est la rupture". Mais si, en ce 18 juin, le souvenir de l'appel de Charles de Gaulle est si vivace, c'est peut-être aussi parce que, face à la crise, les Français cherchent une figure tutélaire qui guiderait leurs pas. D'après le journaliste Gérard Moatti, "le mythe gaullien serait ainsi un baromètre de l'angoisse des Français. Aujourd'hui, il n'est pas au beau fixe".

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