TOUT EST DIT

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vendredi 18 juin 2010

Combats d'aujourd'hui

L’acte de résistance est d’abord un projet. Si résister commence d’abord par un « non », le refus ne peut vivre, se développer, et finalement l’emporter, qu’en offrant une alternative. En 1940, la France avait perdu une bataille. Il fallait être convaincu qu’elle n’avait pas perdu la guerre. Et choisir, malgré Pétain, de continuer à se battre. On imagine mal ce qu’il a coûté au général de Gaulle, militaire, homme d’ordre et de loyauté, quand il s’est agi de rompre. Il fallait une vision et un projet. Pour de Gaulle, ils ne faisaient qu’un : c’était la France.

En célébrant l’Appel du 18 juin 1940, l’acte fondateur de la Résistance française, en invitant, dans ses pages, Marie-José Chombart de Lauwe et Daniel Cordier pour que ces combattants d’alors livrent leur regard sur l’actualité d’aujourd’hui, La Croix ne propose pas une plongée dans le passé, soixante-dix ans après, même si quelques bonnes leçons peuvent en être tirées. Notre journal choisit clairement de se tourner vers l’avenir.

La Résistance n’est pas seulement un moment daté de notre histoire nationale, de beaucoup d’histoires nationales, d’ailleurs. Elle devient un état d’esprit : « Dire non à tous les symptômes de l’atteinte à la dignité humaine, mais aussi à dire oui au respect profond de l’être humain dans toutes ses dimensions », explique Marie-José Chombart de Lauwe. Comme tel, comment ne pas sentir une exigence ? Plus de domination nazie, certes, peut-être moins de barbarie, sans doute. Mais l’ordre du monde n’a pas atteint un tel degré de perfection qui rendrait tout combat inutile…

Malgré les abus de langage qui font parfois nommer résistance la moindre protestation, il convient malgré tout de s’interroger : où continuer à veiller ?

François Ernenwein

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