Les syndicats affichent leur sérénité après la perquisition menée mercredi à Paris dans quatre fédérations métallurgiques. La justice cherche à trouver des traces de financement occulte dans le cadre de l’enquête menée par l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM).
Les responsables syndicaux veulent toute la transparence, et ils tiennent à le faire savoir. Les locaux parisiens des fédérations métallurgiques de FO, de la CGC, de la CFDT et de la CFTC ont été perquisitionnés mercredi, sans qu’ils affichent la moindre inquiétude: "La CFDT n'a jamais touché d'argent", a assuré sur France Info Gabriel Bonnand, le secrétaire national de la CFDT. "Si la justice doit faire son travail, elle doit le faire, mais on l'aborde tranquille car on sait que l'enquête ne donnera rien."
La police financière cherche à savoir si ces organisations ont touché de l’argent liquide, versé par l’UIMM pour calmer des conflits sociaux. L’organisation du patronat de la métallurgie aurait ainsi distribué une vingtaine de millions d’euros entre 2000 et 2007. Le président de la CFTC, Jacques Voisin, a déclaré sur i-Télé qu’il souhaitait que toute la justice soit faite dans ce dossier. Il a repoussé toute hypothèse de financement occulte, sans nier pour sa part des liens avec l’UIMM. "Qu'il y ait des partenariats avec différentes fédérations professionnelles, il n'y a pas de difficultés là-dessus", a-t-il admis. En 2008, la CFTC avait reconnu avoir reçu un chèque de 69.000 euros de l'UIMM, pour financer des "opérations sur le dialogue social".
"Fluidifier les relations sociales"
Les représentants des salariés s’attendaient à cette visite des policiers. En octobre déjà, les syndicats étudiants Unef, Fage, UNI et PDE avaient été perquisitionnés dans cette affaire. Mais tous nient avoir perçu de l’argent, contrairement à ce qu’évoquent plusieurs dépositions. L’ancien président de l’UIMM, Denis Gauthier-Sauvagnac, a été inculpé en janvier 2008, pour "abus de confiance". Lui et une quinzaine d’autres dirigeants et cadres de l’organisation sont soupçonnés d’avoir effectué des retraits en espèce, grâce à une caisse de 600 millions d’euros.
Denis Gautier-Sauvagnac a déclaré avoir "fluidifié les relations sociales" avec une partie de cet argent et admet avoir ordonné les retraits d’espèces sous sa présidence. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont clairement pointé du doigt les syndicats de salariés et le juge chargé du dossier, Roger Le Loire, envisage toutes les hypothèses, y compris celle d’opérations de corruption. Mais l’ancien patron de l’UIMM s’est toujours refusé à donner le nom des bénéficiaires.
mercredi 18 novembre 2009
UIMM: Perquisition des syndicats
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