La bataille pour le contrôle de Cadbury s'annonce rude. Visé par une OPA hostile de l'américain Kraft Foods, le groupe britannique de confiserie intéresse aussi l'italien Ferrero et l'américain Hershey. Réagissant à un article du Wall Street Journal paru hier, les deux confiseurs ont confirmé aujourd'hui réfléchir à une telle opération. Les propos sont néanmoins encore très prudents. Ferrero "note les récentes spéculations dans la presse sur une possible offre pour Cadbury" et "confirme qu'il est au stade préliminaire d'une évaluation de ses options par rapport à Cadbury". "Il ne peut y avoir de certitude qu'une proposition concernant Cadbury suivra", observe le groupe. Hershey, de son côté, "confirme qu'il passe en revue les options mais qu'à ce stade, il n'y a aucune assurance qu'une offre pourrait intervenir". "Une prochaine annonce sera faite en temps voulu le cas échéant", écrit la firme.
En revanche, aucune des deux sociétés ne fait allusion à l'information du Wall Street selon laquelle Hershey et Ferrero songeraient à s'allier pour contrer l'OPA hostile de Kraft Foods. Le journal américain notait que le directeur général de Hershey, David West, se serait entretenu avec les banquiers de Ferrero "au moins à deux reprises" ces deux dernières semaines pour discuter d'un tel partenariat. Mais les deux groupes avaient du mal à s'entendre sur qui reprendrait les chewing-gumes Trident et les bonbons Hall, deux activités très lucratives.
Kraft Foods avait formalisé son offre hostile valorisant Cadbury 11 milliards d'euros le 9 novembre dernier. Le confiseur britannique avait aussi rejeté cette offre, la jugeant "dérisoire". Un tel mariage créerait un géant dans le secteur. Rien qu'en France, le mariage Kraft-Cadbury verrait s'unir les cafés Grand-Mère, Jacques Vabre et Maxwell, les chocolats Milka, Côte d'Or, Suchard et Toblerone (Kraft) avec les bonbons La Pie qui Chante, Kréma, Carambar, les chewing-gums Kiss Cool, Hollywood et Stimorol, et le chocolat Poulain (Cadbury).
Hershey et Ferrero sont beaucoup plus petits que Kraft. Plus connu sur le vieux continent, Ferrero vend la pâte à tartiner Nutella et les bonbons Tic-Tac. Le patriarche du groupe familial, Michele Ferrero, s'est toujours opposé à la croissance externe. Mais ses fils Pietro et Giovanni, à la te^te de l'entreprise, paraissent davantage prêts à franchir le Rubicon. Car Ferrero est curieusement absent de Grande-Bretagne, un marché friand en chocolat.
Les Echos
mercredi 18 novembre 2009
Cadbury : Ferrero et Hershey prêts à entrer dans la bataille
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