TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 15 février 2014

Une époque pré-totalitaire?

Une époque pré-totalitaire?
L’histoire est un grand fleuve qui ne remonte jamais son cours et le totalitarisme de type fasciste ou soviétique ne réapparaîtra sans doute jamais. L’esprit totalitaire peut prendre d’autres formes, d’autres habits tout aussi abominables. "La domination totalitaire [...] se fonde sur la désolation, sur l’expérience d’absolue non appartenance au monde, qui est l’une des expériences les plus radicales et les plus désespérée de l’homme. La désolation fond commun de la terreur, essence du régime totalitaire, et, pour l’idéologie et la logique, préparation des bourreaux et des victimes, est étroitement liée au déracinement et à l’inutilité dont on été frappées les masses modernes depuis le commencement de la révolution industrielle [et] la débâcle des institutions politiques et des traditions sociales à notre époque. Etre déraciné, cela veut dire n’avoir pas de place dans le monde, reconnue et garantie par les autres; être inutile, cela veut dire n’avoir aucune appartenance au monde." (Hannah Arendt, le système totalitaire). La société française compte au moins 5 millions de personnes sans emploi stable, toute une partie de la jeunesse et l’ensemble de ses seniors se voient exclus du travail; elle connaît une fantastique perte de repères traditionnels autour des notions de famille, d’enfant, des rôles de père et de mère, de Nation,  de respect des biens et de l’intégrité d’autrui, d’autorité; la représentation démocratique est en déroute (il n’y a que les politiques pour ne pas s’en être aperçu!) ; les modes de vie se voient radicalement transformés par la nouvelle révolution technologique, facteur d’isolement physique (chacun devant son ordinateur ou téléphone portable); la crise de l’Education nationale, l’affaiblissement des repères fondamentaux historiques, littéraires, qui ont formé des générations de Français, est l’un des aspects les plus spectaculaires de cette déliquescence.  Qu’en sortira-t-il? Si l’on en croit la philosophe, un individu éthéré, privé d’identité et de valeurs, en pleine "désolation", et donc se prêtant à toutes les manipulations pouvant conduire à de nouvelles formes de barbarie. 
La violence quotidienne, la banalisation de l’insulte haineuse, du lynchage, de la délation, dans l’indifférence générale, des agressions physiques notammment envers les plus faibles, n’en seraient que de lointaines prémices.

0 commentaires: