TOUT EST DIT

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lundi 28 octobre 2013

Les vices et la vertu

Les vices et la vertu


Il faut être bien mauvaise langue – ou bien mauvaise plume – pour brocarder le gouvernement sur les zigzags de sa politique fiscale. Revenir le dimanche sur une disposition arrêtée et votée par le Parlement quelques jours plus tôt – on parle de la surtaxation des produits d'épargne – démontre en effet une belle faculté d'adaptation.
Faudrait-il donc remercier nos dirigeants d'une telle « réactivité » ? C'est en tout cas le message que l'on s'est évertué à faire passer tout ce week-end dans la majorité. Pierre Moscovici, ministre de l'Économie, a fait l'éloge de la vertu d'un gouvernement capable « d'entendre les inquiétudes ».
François Rebsamen, patron des sénateurs socialistes, est allé plus loin encore en vantant la « souplesse » du pouvoir et son « art de gouverner ». Comme on aimerait être rassuré de se sentir ainsi « écouté » ! Sauf que, comme le disait La Rochefoucauld, « Les vertus ne sont le plus souvent que des vices cachés ». Et si le gouvernement a accumulé les reculades fiscales ces derniers temps, c'est moins par vertu qu'en raison des vices contenus dans ses projets.
On en vient donc à s'interroger sur l'utilité des députés et du travail parlementaire. Comment n'avoir pas anticipé les réactions populaires à la surtaxation de la petite ou moyenne épargne dans une période de matraquage fiscal ? Il est grotesque que le rapporteur PS du projet de budget de la Sécu ait lui-même remis en question, après le vote de ses collègues socialistes, une mesure défendue deux jours plus tôt dans l'Hémicycle.
Comment n'avoir pas, non plus, mesuré les conséquences dévastatrices de l'écotaxe dans certaines régions ?
Gouverner c'est prévoir et intégrer, en amont, l'état de l'opinion. Et voilà qu'il est annoncé que le manque à gagner résultant de l'annulation de la surtaxation de l'épargne sera compensé par des économies gouvernementales.
Pourquoi n'avoir pas commencé par cela ? Le bricolage pratiqué, à coups d'aménagements d'urgence, interdit toute cohérence à la politique fiscale. Elle n'a pour seule et vraie vertu que de multiplier une inquiétante conjonction de mécontentements.

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