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lundi 28 octobre 2013

Valls favori encombrant

Valls favori encombrant


Entre un Premier ministre ectoplasmique et un président qui tient du mort-vivant en matière de sondage, la France est plongée dans une espèce d’Halloween politique. Seul surnage Manuel Valls dans le rôle éminemment délicat du chasseur de fantômes.
Un sondage Ifop/Atlantico publié hier confirme le ministre de l’Intérieur dans son rôle de favori pour Matignon, tous électeurs confondus. Il fait jeu égal avec Martine Aubry chez les militants socialistes. Plus inquiétant pour la majorité : 17 % des sympathisants du PS ne désignent aucun candidat susceptible de succéder à Jean-Marc Ayrault. C’est dire l’ampleur du désarroi.
L’avalanche de taxes déversée sur les Français, succédant au magistral loupé de l’affaire Leonarda, ont achevé de convaincre les électeurs que l’exécutif agit sans tenir compte de l’état de l’opinion. Dans ce naufrage, Manuel Valls paraît être le seul homme politique de gauche capable de rassurer. Ses déclarations, souvent source de conflit avec ses amis politiques, expliquent sa position favorable.
Cela ne semble pas suffisant aux yeux du président de la République, qui se refuse à changer de gouvernement. À la décharge de François Hollande, il ne peut guère utiliser comme prétexte l’impopularité de son Premier ministre, les sondages plaçant sa propre cote au fond du gouffre. Il n’a pourtant guère le choix, s’il veut sauver son parti et la majorité d’un désastre électoral printanier. On ne voit pas comment l’équipe Ayrault pourra tenir cinq mois encore face à une telle hostilité.
L’argument de l’inversion de la courbe du chômage, même s’il s’avère justifié, ne sera pas suffisant pour réconcilier le président avec les Français. La magnanimité dont il fait preuve à l’égard de gens qui profitent de manière éhontée du système tranche avec l’intransigeance fiscale qui touche les contribuables. François Hollande s’est éloigné de son peuple. À l’inverse, Valls est sur le terrain et parle de sécurité alors que le chef de l’État ne parle que d’une hypothétique reprise.
Mais voilà, le ministre fait, déjà, de l’ombre au président qui ne pourra pas supporter un concurrent redoutable pour sa réélection, même si celle-ci paraît improbable.

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