TOUT EST DIT

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vendredi 22 novembre 2013

Un bon tour de fisc !

Un bon tour de fisc !


On pensait que Jean-Marc Ayrault pourrait être prochainement « remanié » et le voici, bien au contraire, qui remanie les autres sans ménagement. Il a même donné un sacré « tour de fisc » à Bercy ! Non content d'avoir tenu à l'écart les ministres concernés directement par son projet de remise à plat du système fiscal, il devrait nommer sous peu deux nouveaux directeurs au Trésor et au Budget. Histoire d'asseoir son autorité sur ce vaste chantier qu'il a décidé de saisir à « bras le corps ». Histoire aussi de se rendre indispensable pour les mois à venir en redonnant du sens à sa fonction.
Il est clair qu'il entre dans cette réforme à risques une indéniable dimension d'engagement personnel. Jean-Marc Ayrault, qui n'a plus grand-chose à perdre, aurait convaincu François Hollande… de le suivre (malgré les réticences exprimées depuis des mois), en lui servant de fusible. Ces considérations tactiques ne doivent pourtant pas occulter le fond du dossier. Une « remise à plat » aussi importante ne saurait répondre à de simples considérations d'opportunité.
Au-delà de l'effet de surprise, il reste donc, pour Jean-Marc Ayrault, à tenir un pari très difficile. D'abord parce qu'il ne dispose d'aucune marge budgétaire. Ensuite parce qu'il n'y a rien de tel qu'une refonte des impôts pour susciter des espoirs et générer des frustrations. Le Premier ministre a assuré que la réforme se ferait à prélèvements constants. Inutile de se voiler la face : cela signifie, en période de croissance faible ou nulle, qu'il n'y aura pas de gagnants sans perdants.
Comment satisfaire à la fois ceux qui réclament une restitution de pouvoir d'achat aux salariés et ceux qui demandent la baisse des charges des entreprises ? Comment gérer une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG qui, sauf importante progressivité de celle-ci, aboutirait à des pertes de recettes insupportables ? Où placer le curseur pour qu'un légitime système redistributif ne devienne pas confiscatoire et démobilisateur ? La morale fiscale passe d'abord par la chasse aux « optimisations », aux niches et à la fraude. Ensuite, il ne peut y avoir de justice fiscale sans justesse dans la sollicitation des contribuables.

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