TOUT EST DIT

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jeudi 7 novembre 2013

Sénat : non à la réforme des retraites


346 voix contre, 0 pour ! Fait tout à fait exceptionnel et première dans l’histoire parlementaire, les 346 sénateurs ontTOUS voté contre la version du texte entièrement réécrit pendant plus d’une semaine de débat. Même les élus socialistes se sont opposés au projet.
Mais, a justifié le président du groupe PS François Rebsamen, « le texte tel qu’il a été modifié par la droite du Sénat était devenu inacceptable ». Droite et gauche ont rejeté la réforme des retraites mardi au Sénat, pour des raisons opposées. Les sénateurs avaient notamment adopté un amendement centriste créant un système de retraite par points, allant à l’encontre du système par répartition défendu par le gouvernement et la gauche. Ils avaient aussi rejeté ses deux dispositions phares, l’allongement progressif de la durée de cotisations et la création d’un compte pénibilité.
La grande pagaille
Le gouvernement, qui dispose normalement d’une faible majorité de gauche au Sénat, n’en a pas sur les retraites, le Front de gauche étant vivement hostile à cette réforme pour des raisons opposées à celles de la droite et du centre.
« C’est quasiment une première dans l’histoire parlementaire de voir un texte qui fait l’unanimité contre lui », a lancé le centriste Hervé Morey. « Vous allez pouvoir, Mme la ministre, entrer dans le livre des records », a-t-il ironisé à l’adresse de Marisol Touraine.
« Hollande ne tient ni sa majorité, ni son gouvernement, il ne tient plus rien. Jusqu’à quand pourra-t-il durer ? », a tweeté le maire de Nice Christian Estrosi. « Quelle nouvelle image de désordre donnée par ce Gouvernement et d’agitation à gauche » a renchéri Eric Ciotti.
Pour le communiste Dominique Watrin (CRC, communiste, républicain et citoyen), « si c’est d’un échec qu’il faut parler, c’est d’abord celui du gouvernement qui s’est obstiné sans écouter les propositions qui lui étaient faites. Il était possible de faire autrement en musclant notre système de répartition, par exemple en taxant les transactions financières ».
D’emblée, le groupe CRC avait annoncé qu’il s’opposerait à la réforme, lui reprochant d‘être financée par les salariés avec l’allongement de la durée de cotisations.
« Le triangle des Bermudes du gouvernement »
« Ce qui résulte de notre débat, c’est un projet déchiqueté sans aucune cohérence », a constaté Jean Desessard (Ecologiste). Son groupe s‘était prononcé contre les deux principales mesures de financement voulues par le gouvernement : l’allongement de la durée de cotisations, et le report de six mois de la revalorisation annuelle des retraites.
Le groupe RDSE, à majorité PRG, qui « appelle de ses vœux une réforme systémique et le passage à un système par points », ne pouvait approuver ce texte « très loin d’une réforme cohérente », a expliqué Françoise Laborde.
Pour Jean-Noël Cardoux (UMP), « tous les problèmes de fond n’ont pas été abordés, au contraire » : « Nous avons pu corriger en partie ce que nous considérions comme pas profitable dans le texte, nous avons voté des éléments
positifs, mais malgré cela, nous ne sommes pas allés assez loin. »
« L’adoption de l’amendement centriste créant un système de répartition par points ouvre la porte à un régime universel et par points mais notre amendement voté, le projet de loi n’avait plus de sens parce que nous étions dans deux logiques différentes », a relevé Gérard Roche (UDI) : « On a souvent accusé le Sénat d‘être “le triangle des Bermudes” du gouvernement. En vérité, le problème ne vient pas du Sénat, il vient des textes qui lui sont proposés. »
L’Assemblée nationale, qui a constitutionnellement le dernier mot, devrait procéder à la lecture définitive de la réforme fin novembre-début décembre.

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