TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 7 novembre 2013

Le risque d’un mariage blanc

Le risque d’un mariage blanc


Ça y est : ils se sont dit « oui ». Sous les applaudissements des membres de la famille centriste, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont uni leurs mouvements, l’UDI et le MoDem, pour créer « L’Alternative », hier soir à la Maison de la chimie à Paris. Un lieu particulièrement bien choisi tant cette union a nécessité un savant dosage – et une mise en scène millimétrée – afin que les deux principaux intéressés apparaissent sur un strict pied d’égalité. L’attelage Borloo-Bayrou est celui d’une Rosalie, côte à côte et pas l’un derrière l’autre.
Sur la forme, ce mariage risque cependant fort de s’achever par un divorce. Déjà, il repose sur un malentendu puisque Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont longtemps dragué par ailleurs, le premier à l’UMP, le second auprès du PS, avant de reprendre leur liberté devant le peu de considération qu’avaient pour eux les deux partis visés. Leur alliance n’est donc que le fruit de mauvaises expériences passées, pas la concrétisation d’une envie fusionnelle.
Ensuite, cette union est un peu le mariage de la carpe et du lapin entre deux hommes à l’image brouillée dans l’opinion, notamment de par leur parcours chaotique, un coup à droite, un coup à gauche. À travers les humoristes, ils font rire les Français, ce qui leur assure une cote de popularité élevée. Mais peuvent-ils aller plus loin ? Pourtant, selon le dernier baromètre du Figaro Magazine , respectivement 29 % et 27 % des Français souhaitent voir Jean-Louis Borloo et François Bayrou jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir. Ce qui prouve qu’il y a, en France, une place pour le centre. Reste à lui trouver un leader.
Alors, l’attelage Borloo-Bayrou peut-il durer jusqu’à la prochaine élection présidentielle ? Borloo avait hésité à se présenter en 2012 avant de rentrer dans les rangs sarkozystes tandis que Bayrou avait obtenu 9 % des voix. Vont-ils s’entre-déchirer avant ou peuvent-ils constituer un « ticket » à l’américaine qui, jusqu’à présent, n’a jamais marché en France ? C’est le pari qu’ils font.
La question des égos réglée, il reste au couple Borloo-Bayrou à démontrer, concrètement, qu’il est d’accord sur le fond, à savoir une base programmatique pour conduire les affaires du pays. Le plus dur, vraiment, reste à faire pour les deux hommes.

0 commentaires: