mercredi 30 octobre 2013
La Grèce au FMI : «Les Grecs ont donné leur sang et tout ce qu'ils avaient»
Alors que la troïka doit faire un nouvel audit sur les comptes de la Grèce, le président grec a assuré qu'il ne cédera pas aux pressions de ses créanciers internationaux qui réclament de nouvelles mesures d'austérité.
Les Grecs, frappés de plein fouet par l'austérité, n'ont plus rien à donner, a déclaré lundi le président grec Karolos Papoulias aux créanciers de l'UE et du FMI, à l'approche d'un prochain audit fiscal en vue de nouveaux emprunts. «Aujourd'hui, les Grecs ont donné leur sang et tout ce qu'ils avaient pour surmonter la crise, et cela doit être respecté par l'Europe. Le peuple grec ne peut rien donner de plus», a-t-il soufflé à la fin d'une parade militaire en commémoration de la résistance grecque au fascisme, à Thessalonique, dans le nord du pays.
La Grèce ne cédera pas aux pressions de ses créanciers internationaux qui réclament de nouvelles mesures d'austérité, a promis ce lundi le président. «Ils ne doivent pas croire que nous céderons au chantage. Le peuple grec n'a jamais cédé au chantage», a-t-il ajouté, évoquant le «non» à l'ultimatum de Benito Mussolini, qui sommait Athènes de laisser les armées de l'Axe entrer en Grèce.
Une équipe de vérificateurs de la troïka composée du Fonds monétaire international, de la Commission et de la Banque centrale européenne doit passer au crible début novembre les réformes mises en place dans le pays. Elle craint que la Grèce n'atteigne pas ses objectifs budgétaires en l'absence de nouvelles mesures d'austérité. Les Grecs, qui ont perdu 40% de leur pouvoir d'achat depuis 2008, s'y refusent.
D'après les estimations de la troïka, la Grèce est exposée à une insuffisance financière de 10,9 milliards d'euros d'ici à 2015, dont 4,4 milliards en 2014. Les experts devraient pousser à plus de coupes budgétaires, mais la fragile coalition gouvernementale d'Antonis Samaras a prévenu que le pays, frappé par la récession, ne pouvait pas se permettre de baisser davantage les salaires et les pensions.
La Grèce a plongé dans la récession en 2008, après avoir été frappée par la crise économique mondiale. Les coûts d'emprunt élevés sur sa dette massive l'ont poussée à chercher une aide financière en 2010. Jusque-là, l'Union européenne et le Fonds monétaire international ont engagé un total de 240 milliards d'euros pour la Grèce dans le cadre de deux plans de sauvetage. Depuis trois ans, le gouvernement grec a dû augmenter les taxes tout en taillant dans les allocations, les salaires et les emplois. Depuis 2008, le taux de chômage a triplé, à 27,6%, tandis que l'économie s'est repliée de 22%.
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