mercredi 30 octobre 2013
Hollande, à genoux devant les banques
Premier acte de la tartuferie : la mise en place d’une taxe sur les transactions financières en août 2012. Cette taxe en carton-pâte ne visait que l’achat d’actions de groupes français dont la capitalisation dépasse 1 milliard d’euros. Les entreprises étrangères ainsi que des pans entiers de la spéculation n’étaient donc pas touchés.
Il faut savoir que la spéculation mondiale s’organise autour de quatre grands marchés : le marché des actions, le marché des produits dérivés, le marché des obligations et le marché des matières premières. La taxe actuelle ne concerne qu’un seul secteur de spéculation, épargnant le plus important et le plus explosif d’entre eux, celui des produits dérivés, aujourd’hui estimé à 800.000 milliards de dollars (vous avez bien lu). Il aurait donc été plus juste d’appeler cette taxe : « Taxe sur certaines transactions financières ».
Ce marché des produits dérivés est en partie assuré par des ordinateurs ultrasophistiqués qui effectuent les opérations d’achat et de vente en quelques microsecondes. C’est ce qu’on appelle le trading à haute fréquence. Dit comme cela, ça n’en a pas l’air, mais il s’agit ni plus ni moins d’une bombe à retardement.
Le 8 octobre, la commission des finances de l’Assemblée nationale a voté pour un amendement qui étendait le champ de la taxe sur les transactions financières aux opérations de trading à haute fréquence. Par ce mécanisme, on se serait attaqué de front aux produits dérivés.
Mais c’était sans compter sur Bernard Cazeneuve, ministre délégué au Budget, qui a décidé d’enterrer le projet, au motif que cette mesure risquerait d’amputer la liquidité de la place financière. Notre ministre ignore certainement que c’est à cause d’un excès de liquidité injecté dans l’économie virtuelle (l’économie réelle en aurait eu grand besoin) que se créent toutes les bulles spéculatives modernes. Une telle « amputation » aurait été en vérité un bienfait pour l’humanité. La “gogôche”, qui se gargarise pourtant de sa supériorité morale, et Hollande, ennemi autoproclamé de la finance, ne l’ont pas jugé ainsi.
Nous tenons à souligner que même si la finance avait été taxée, elle s’en serait sortie à très bon compte. En effet, la finance se présente comme le carburant de l’économie réelle. Mystification. La finance est un monde virtuel qui pour survivre suce le sang de l’économie réelle. Très concrètement, nos banques, devenues folles, préfèrent utiliser leurs capitaux pour spéculer sur les marchés précités plutôt que de financer l’économie réelle, et en particulier nos PME.
La finance, avec le libre-échange et l’ultra-fiscalité, est un vecteur du plombage de notre économie.
De ce constat, il apparaît que la finance est un danger pour la société française, un mal en soi, un mal profitant à une infime minorité et faisant souffrir l’immense majorité. Comme tout mal, il ne doit pas être aménagé mais anéanti.
De même qu’on ne taxe pas le viol, la rapine ou l’assassinat, il ne faut pas taxer la finance mais la prohiber.
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