TOUT EST DIT

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samedi 2 mars 2013

S’indigner encore

S’indigner encore


« S'indigner contre la coexistence de la pauvreté et de l'arrogance. »(Stéphane Hessel) Les chômeurs qui ne cherchent pas d'emploi, les tricheurs du RSA, les vacances trop longues des profs, la journée de carence et l'absentéisme des fonctionnaires et, cerise sur le mépris, les trois heures par jour des Goodyear… Que de péremptoires formules on nous aura assénées ces derniers temps sur les salariés et les ouvriers, ces empêcheurs de rentabiliser en rond. Des « vérités » que l'on croirait tout droit sorties d'un sarcasme de Monsieur Sylvestre, la marionnette des Guignols et ses ressources inhumaines. On a été moins disert sur les courbes qui ne s'inversent pas et le manque de courage public face à ceux pour qui la règle unique est le profit.
Or c'est une hérésie de dire que les Français sont paresseux et fainéants. Au contraire même, une enquête du Centre d'études pour l'emploi montre qu'ils sont parmi les Européens les plus attachés à leur travail. D'autant plus attachés à ce que permet l'emploi que chacun sait bien qu'il peut être frappé par le chômage. Vouloir rompre avec la dictature de la performance ne signifie pas que l'on ne s'intéresse pas à son travail.
N'en déplaise aux partisans d'un nouveau tour de vis, appuyés sur les mauvais indicateurs, il leur faudra un jour renoncer à la dictature du PIB comme baromètre de la réussite d'un pays et repenser l'organisation et la répartition du travail. C'est le chômage qui est le cancer de notre société, pas les minima sociaux. Et contre ce déni d'existence qu'est la perte d'emploi, le combat majeur doit être celui de la solidarité. Elle seule peut nous libérer de la défiance des adeptes du travailler plus pour payer plus. On ne peut pas faire porter aux salariés tous les péchés de la récession et réduire l'homme à son évolution économique.
Les aboyeurs de mauvaises querelles et de petites phrases savent que le rapport public-privé est devenu la ligne de partage entre la droite et la gauche. Ils en usent et en abusent dans leurs mises en scène médiatiques. Ils doivent pourtant veiller à ce que le populisme ne prenne trop souvent le pas sur le bon sens. Pour l'avoir ignoré l'Italie se retrouve prisonnière d'un clown et d'un vieux guignol de retour.

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