Alors que les français et les entreprises sont assommés d’impôts, il y a dans notre société des petits et grands privilèges qui n’étonneront presque plus personne et qui pourtant continuent de prospérer comme les régimes spéciaux, comités Théodule, EDF, etc…
La crise financière en 2008 a permis de mettre en perspective une crise sous jacente bien plus importante, qui elle dure depuis 30 ans. L’absence totale de gestion de la France et la dérive des finances de l’Etat toutes deux dues aux hommes politiques élu ou non, or,malgré ce constat aucune sanction n’a été prise. Nous continuons de voter, de payer, docilement.
Interessons nous en pratique à quelques spécificitée bien de chez nous.
I/Le régime d’indemnisation du chômage en France
La France offre le régime le plus généreux d’Europe (confirmé par l’Unedic d’après une étude récente)
Plafond des indemnités en Europe :
- France 6.160 euros mensuels
- Allemagne 2.215 euros mensuels
- Belgique 1.422 euros mensuels
- Italie 1.119 euros mensuels
Ecarts aussi sur la durée des indemnisations qui n’incite guère à la reprise du travail.
II/Le scandale des 700 comités Théodule
L’état déborde d’imagination pour inventer des comités qui coûtent une fortune à la France.Ceci démontre que les ministères concernés sont incapables de diagnostiquer les évolutions économiques et sociales de leur environnement et d’en définir des objectifs de solution. La vrai question étant:A quoi servent ces machins et pourquoi ne sont-ils pas réintégrés soit à l’assemblée nationale ou aux différents ministères ?
Quelques exemples pratiques:
- Conseil d’analyse de la société
- Mission : « Eclairer les choix politiques du gouvernement par l’analyse et la confrontation des points de vues ».
- Composition : 32 personnes
- Production : Difficile à évaluer.
- Budget : 280.000 euros/an
- Conseil d’orientation pour l’emploi
- Mission : « Formuler un diagnostic sur les causes du chômage, émettre des propositions pour lever les obstacles à la création d’emplois, etc.. » ».
- Composition : plusieurs représentants de la société civile.
- Production : 2 rapports par an.
- Budget : 275.000 euros/an
- Centre d’analyse stratégique
- Mission : « Eclairer le gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou technologique. »
- Composition : Un directeur général, un secrétaire général et environ 200 salariés.
- Production : 2 réunions par an et une dizaine de rapports.
- Budget : 28 millions d’euros.
- Haut conseil à l’intégration
- Mission : « Donner son avis et faire toute proposition utile à la demande du premier ministre sur les questions relatives à l’intégration. »
- Composition : 20 membres.
- Production : Aucun rapport en 2010, 2 en 2011 et 3 avis en 2012.
- Budget : 95.000 euros pour le président par an, plusieurs salariés à plein temps.
- Conseil d’analyse économique
- Mission : « Eclairer le gouvernement sur les problèmes et les choix économiques du pays. »
- Composition : 28 économistes et un secrétariat.
- Production : treize réunions en 2012 et un rapport.
- Budget : 860.000 d’euros/an
Soit Une économie totale d’environ 3 milliards d’euros
III/ Les régimes spéciaux
Une autre source de questionnement demeure les régimes spéciaux d’EDF, de la SNCF et de la RATP qui restent bien plus avantageux que ceux du privé ou même des fonctionnaires du reste du public.Pour vaincre l’opposition des syndicats, CGT en tête, des avantages ont été consentis (augmentation de salaire, échelons supplémentaires…), si bien que même après la réforme de 2007, les régimes de la SNCF et de la RATP coûtent pratiquement plus cher qu’auparavant.
Chaque année, les contribuables versent quelque 6 milliards d’euros pour équilibrer les régimes spéciaux de retraite.
De plus, le gouvernement actuel, au lieu de supprimer ces avantages honteux vis-à-vis des autres travailleurs, a augmenté la contribution tarifaire d’acheminement sur les factures de gaz et d’électricité.
IV Les autres secteurs qui plombent les finances de l’état :
- Les intermittents du spectacle coûtent à l’UNEDIC 1 milliards d’euros en net, ce régime est nettement plus favorable que celui des intérimaires.
- Fonctionnaires : toujours ces privilèges (coût 1,5 milliards d’euros pour le supplément familial).
- Formation professionnelle : 6,3 milliards d’euros profitent plus aux organisateurs.
V/Le budget des agences publiques
L’inspection des finances dénonce le coût et les effectifs pléthoriques d’une myriade d’agences de l’état à l’efficacité douteuse.
- 1244 agences aux statuts et des missions très diverses, la plupart sont des établissements publics administratifs.
- 442.830 employés ayant un statut d’opérateur de l’état, depuis 2007 les effectifs ont cru de 6 %.
- 50 Mds € le montant des ressources allouées par l’état aux agences en 2012, en 5 ans ces moyens financiers ont progressé de 15 %.
- 1500 agents de l’état assurent la tutelle de ces agences.
Etablissements publics, administratifs groupement d’intérêt public, autorités administratives indépendantes…. L’administration est passée maître dans l’art d’inventer des structures opaques et incompréhensibles. Les inspecteurs des finances ont découvert un maquis d’un millier d’agences et d’opérateurs, financés par les deniers publics, dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence.
Exemple la santé, le royaume des doublons :
- L’ANAP : agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux.
- HAS : Haute autorité de santé.
- ANESM : agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux.
Il faut supprimer les agences publiques et intégrer celles, dont le rôle est constaté efficace et viable à long terme, dans les structures et services des ministères concernés d’un état restructuré. Cela représenterait une économie de 20 Mds € par an
VI Les privilèges des fonctionnaires
La fondation iFrap a passé en revue les grandes différences entre la fonction publique et le secteur privé.En France plus d’un actif sur cinq travaille dans la fonction publique, soit au total, plus de 5,3 millions de personnes. La grande majorité de ces agents bénéficie d’un statut hors norme par apport au secteur privé.
La France devra, comme elle aurait dû le faire depuis des années, réduire le nombre de fonctionnaires, mais aussi réformé leur statut.
En sept points, détaillés par la fondation iFrap, voici pourquoi une telle révision est nécessaire :
- Statut : c’est la protection maximale. Quelque 80 % des agents des trois grandes fonctions publiques ont le statut de fonctionnaire à vie.
- Rémunérations : contrairement à certaines idées reçues, les salaires sont globalement plus élevés dans le public que dans le privé.
- Temps de travail : on travaille moins dans le public que dans le privé.
- Absentéisme : les arrêts de maladie est de 2 à 4 jours plus élevé dans la fonction publique que dans le privé.
- Aides familiales : en France, toutes les familles reçoivent, quels que soient leurs revenus et statut, des allocations familiales en fonction du nombre d’enfants du foyer à partir du 2ème enfant. En plus de ces allocations, les agents payés par l’état, fonctionnaires et non-titulaires, perçoivent un « supplément familial de traitement » en fonction du nombre d’enfants à charge, et ce, dès le premier enfant, et en partie proportionnel au traitement qui favorise indubitablement les hautes rémunérations de la fonction publique. (coût du dispositif 1,3 Mds €).
- Logement : l’état loge une partie de ses agents dont la présence est indispensable sur le lieu du travail (127.400 logements gratuits) ou utile (9000 loyers modeste). Là où le bât blesse, c’est que l’état défiscalise largement cet avantage en nature lorsqu’il est réintroduit dans le revenu imposable des agents.
- Retraite: le régime des fonctionnaires est plus avantageux que celui du privé dans ce mode de calcul : 6 derniers mois pris en compte, par opposition aux 25 meilleures années dans le privé.
Mettre le public au même niveau que le privé.
Même et surtout si toutes ces vérités semblent aujourd’hui passées en force de chose jugée, il n’est jamais trop tard pour réagir.Au pied du mur, il est certain que l’on voit bien le mur..
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