samedi 2 mars 2013
L'humble puissance
L'humble puissance
Combien de chefs d'État ont disparu de la scène mondiale ces dernières années ? Certains, en fin de mandat, n'ont pas été reconduits. D'autres ont été violemment chassés du pouvoir auquel ils s'accrochaient pour une multitude de raisons.
L'un de ces hommes les plus en vue de la planète vient de s'en aller. À la surprise de tous, lui qui pouvait continuer sa tâche sans être menacé ou sans que sa place soit enviée par quiconque, a tout à coup décidé de remettre ses pouvoirs au collège qui l'avait élu et qu'il considère comme le véritable détenteur du pouvoir qui lui était confié.
Cet homme est un humble. Pourtant, c'est un savant, de la science qui s'occupe de Dieu et des hommes à la fois. C'est un des grands théologiens de notre époque, de cette Église à laquelle il s'est donné sans relâche toute sa vie.
Il n'a pas quitté sa fonction par lassitude comme s'il avait épuisé toutes les joies et les satisfactions d'un pouvoir difficile, mais prestigieux. Il ne s'en va pas parce qu'il veut désormais jouir d'un repos pourtant bien mérité. Non, il part parce que la tâche immense à laquelle il est confronté nécessite des forces nouvelles, un dynamisme d'homme dans la force de l'âge, exige des perspectives de rénovation, nécessite une autorité pour la réorganisation, des forces pour affronter lucidement les contradictions. Il faut aussi des capacités de communication et d'explication multiples, utilisant à fond les moyens modernes dont dispose le monde aujourd'hui pour échanger dans tous les sens, dans tous les domaines.
Le service de toute une vie
Cet homme, le pape Benoît XVI, a bien vu qu'à son âge, il n'y suffirait pas.
Alors, humblement, il en a fait le constat et, dans la confiance, avec modestie, il a remis sa charge entre les mains de ceux qui l'avaient choisi voici quelques années.
Il n'a pas établi de bilan avantageux pour lui-même, récapitulant tout ce qu'il avait apporté à l'institution et, à travers elle, à ses frères et soeurs dans la foi. D'autres le feront à sa place et découvriront qu'il fit beaucoup et qu'il donna de sa personne inlassablement, qu'il éclaira la route qui doit être encore balisée comme à chaque âge de l'Église pour faire face aux difficultés particulières de chaque époque.
Lui, révéré sur toute la terre par un milliard deux cents millions d'hommes et de femmes, leur a dit adieu et s'est désigné désormais comme un simple pèlerin qui commence sa dernière étape de vivant sur la terre.
Ceux qui l'ont regardé s'en aller à travers leur écran de télévision ont été émus par cette simplicité, cette humilité. Ils ont compris que la fragilité humaine fait la force, la véritable force de celui qui la reconnaît et qui fait passer à travers lui-même la réalité de Celui qu'il a servi toute sa vie.
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