Davos
« Il y a eu un moment symbolique dans les semaines qui ont précédé les élections italiennes qui m’a fait comprendre que Mario Monti, le Premier ministre vaincu, était sorti du jeu », écrit Wolfgang Munchau dans le Financial Times . « C’était lorsque, au beau milieu de la campagne, avec la révolte de l'anti-establishment pour contexte, il était parti pour rejoindre ses amis de la finance internationale et de la politique à Davos. Je sais que cette visite au rassemblement de l’élite dans les montagnes suisses n'était pas un problème pour la campagne, mais pour moi, elle a signalé une absence presque comique de réalisme politique ».
Des gens Très Sérieux
« En Europe, encore plus qu’aux Etats Unis, des gens Très Sérieux vivent dans une bulle où ils ne considèrent que leur propre sérieux, en s’imaginant que le public va les suivre, parce que c’est la seule chose à faire », écrit l’économiste détenteur du Prix Nobel d’Economie Paul Krugman, dans le New York Times. (...) « J'aurais voulu croire que les élections italiennes allaient servir de signal de réveil, et qu’elles donneraient le feu vert à la BCE pour se lancer dans une politique monétaire expansionniste, une raison aux Allemands de donner plus d'incitations et à la France de renoncer à son serrage de ceinture inutile. Mais je suppose que nous n’aurons que plus de sermons pour les Italiens et les autres pour leur reprocher de n’avoir pas assez essayé. Et il pourrait y avoir des personnalités pires que Beppe Grillo pour guetter le futur de l'Europe ».
Comment Draghi a sauvé l'euro
«La décision de Mario Draghi à la mi-2012 de tout faire pour sauver l'euro, a été extraordinairement puissante», écrit Joe Weisenthal dans Business Insider. « La seule notion que la BCE se tenait prête à racheter les dettes des pays en difficulté à réduit de façon importante les coûts d’emprunt de toutes les nations de la périphérie. L’Italie a assisté à une réduction énorme de ses coûts d’emprunt ».
Mais il y avait une contrepartie, explique le journaliste : ces pays devaient se serrer la ceinture (réforme du marché du travail, réforme des retraites, réduction des dépenses publiques, etc.).
Mais la promesse Draghi n’a maintenant plus aucun fondement
Et c’est là que le bât blesse: les électeurs n'aiment pas l'austérité. Surtout lorsque leurs dirigeants se font influencer par Bruxelles pour leur imposer. Or, la BCE n’est prête à intervenir que si les pays concernés acceptent de poursuivre les mesures d’austérité. Et c’est justement contre cette option que les électeurs italiens ont voté. Soudain, la promesse de Draghi a perdu tout fondement. Dans d'autres pays, les dirigeants vont réaliser que s’ils poursuivent les réformes et l’austérité, ils risquent de perdre le pouvoir, et ils vont commencer à envisager d'autres solutions. Toutes les conditions pour la fermentation d’une nouvelle crise, qui s’étendrait bien au-delà des frontières italiennes, viennent d’être réunies, conclut Weisenthal.
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samedi 2 mars 2013
Pourquoi l'Italie a choisi 2 clowns, mais l'Europe pourrait mourir d'en rire
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