TOUT EST DIT

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lundi 4 mars 2013

La folie douce

La folie douce


« Douce » parce que notre société médiatisée a horreur de voir le sang couler et d’entendre le cri des victimes, mais bel et bien folie quand même. « Rare chez les individus, la folie est en revanche la règle des groupes, des partis, des peuples et des époques » (Nietzsche, Par delà bien et mal). La société contemporaine, dominée par l’influence médiatique, n’échappe pas à la règle. Nous le sentons bien à travers cette frénésie de désigner des boucs émissaires et de les livrer à la vindicte populaire, dans des genres extrêmement différents tour à tour Depardieu, Cahuzac, Strauss-Kahn, etc… Le goût morbide du lynchage public, quel que soit la nature des actes ou attitudes en cause, fait désormais partie des moeurs. La même déraison conduit inversement à idolâtrer jusqu’à l’ivresse pour des raisons obscures, tel prodige du ballon rond dont le nom (heureusement) m’échappe, un vieux prêtre du politiquement correct – Dieu ait son âme –, ou par exemple la dame du mariage pour tous et ses blagues douteuses. Et puis, notre époque a cette faculté de nier l’évidence et de s’enfermer dans un monde imaginaire, chimérique, coupé des réalités. Je songe à cette polémique hystérique suscitée par le livre de Laurent Obertone sur la délinquance, la France orange mécanique. Ce dernier exprime au grand jour une sinistre réalité, rien d’autre que la vie quotidienne des cités sensibles, de ses policiers, de ses élus locaux, de ses professeurs, médecins, travailleurs sociaux ou de tous ceux, nombreux, qui ont connu l’horreur d’avoir un de ses enfants roué de coups dans la rue. Or voilà cet ouvrage surexploité, pillé, sucé au sang par les charognards opportunistes, violemment passé à tabac par la police politique de la pensée unique et fui comme la peste par les lâches et les démagogues. « Cachez ce sein ! » Le déni de la réalité est le signe le plus évident de la déraison collective de la caste polico-médiatique. Serions nous embarqués sur la Nef des fous? Ou sur un bateau ivre dans la tempête, sans gouvernail, sans capitaine?  Personnellement, je n’arrive plus à supporter les 10 ou 12 politiciens actuels et commentateurs  dont les écrans de télévision nous gavent jusqu’à la nausée d’émission en émission, (par exemple « des paroles et des actes »). Pourquoi eux, toujours les mêmes, ivres de leurs postures, obsédés par le trou de leur nombril et le rêve élyséen? Pourquoi pas d’autres, plus intelligents, lucides, discrets, modestes, honnêtes, plus intelligents surtout, désintéressés et courageux ?  Tout cela m’inspire désormais un indescriptible dégoût. Et je ne suis pas le seul s’il faut en croire les sondages qui montrent l’immense lassitude de 70% des Français…

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