TOUT EST DIT

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jeudi 20 septembre 2012

Duel au sabre


Fillon-Copé, le duel tant annoncé pour la présidence de l'UMP aura bien lieu ! Pour celui qui en sortira vainqueur, il y a aura du travail pour infuser de la modernité, de la démocratie et de la parité dans un mouvement prisonnier de statuts qui ont mal vieilli. Avec cette course effrénée aux parrainages pour obtenir le nombre magique de 7 924 en provenance d'au moins dix fédérations, on a assisté à des négociations de marchands de tapis plutôt qu'à un vrai débat démocratique portant en germe un projet alternatif pour une France engluée dans la crise. Ceux qui n'ont pas franchi le cap, soit parce qu'ils n'ont pas convaincu ou qu'ils sont partis trop tard dans l'aventure ont des épithètes choisies pour dire leur déception. Encore ne fallait-il pas se tromper de scrutin. Etre déjà en orbite pour 2017, alors que 2012 et ses problèmes accumulés suffisent à la peine de chacun, est-il opportun.
Les deux finalistes s'affichent déjà comme des réformistes et des modernistes. Ils redoublent de précautions en élèves très appliqués pour exprimer leurs convictions sincères que l'UMP doit assouplir ses règles de fonctionnement et confier des responsabilités fonctionnelles à des hommes et des femmes représentatifs de toutes les générations. Bref, l'UMP doit être une photographie de la société. Elle en sera alors d'autant plus représentative. Même lorsqu'on est en campagne auprès des militants, les promesses s'ajoutent aux promesses mais elles ne cimentent pas un projet de contrat social, pour rendre l'espoir à une droite, un rien désabusée par cette course au pouvoir alors que tous les clignotants sont au rouge vif et que la confiance dans la nouvelle majorité apparaît des plus fragiles.
Si l'UMP ne donne pas une place à toutes les sensibilités qui la composent, elle ratera sa rénovation. Elle doit démontrer que sa diversité constitue le socle de sa cohérence et que c'est bien par la complémentarité des idées que naîtra un projet politique réformiste cohérent et de rassemblement. Le temps n'est plus à la guerre des ego même si la majorité en rêve pour s'inscrire dans la durée, celle de deux quinquennats de François Hollande puis d'un Élysée de gauche durable.
Jusqu'au congrès de novembre, il y aura bien des peaux de bananes et sans doute quelques saynètes de la guéguerre des chefs qui ne se tiendront pas à huis clos. Le gaullisme social peut-il retrouver une place de choix sur l'échiquier politique où doit-il faire place nette à une droite si décomplexée qu'elle en est rude et abrupte ? Les militants vont choisir mais ils ne peuvent pas ignorer les préférences des Français. Parce qu'un parti ne vit pas que pour lui-même.

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