jeudi 20 septembre 2012
Le bal des hypocrites
Quel ramassis d’hypocrisies autour du traité budgétaire européen !
Déjà avec la polémique en France où l’Élysée « vend » aujourd’hui un
texte qui, jusqu’aux virgules, est celui signé par Nicolas Sarkozy
(après avoir juré de le « renégocier » durant la campagne présidentielle
pour le compléter par un volet de relance). Et ce ne sont certainement
pas les 120 milliards de l’UE à se partager entre États membres et
prévus depuis longtemps par la Commission qui représenteraient ce volet.
Et
puis, il y a ce mauvais procès fait par les opposants dans un pêle-mêle
d’« atteintes à la souveraineté nationale » et de « rigueur programmée
». En oubliant que l’Europe repose depuis 1957 sur un transfert de
souveraineté. En confondant maîtrise budgétaire et austérité.
Mais
c’est vrai : atteindre les objectifs fixés par ce TSCG (Traité sur la
stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’union
économique et monétaire) sera pénible. Du moins, tant que la politique
monétaire de la zone euro ne changera pas. Or devant les tournants de la
crise en Italie et en Espagne, une évolution se dessine sous les
interventions de la BCE de Francfort. Ces réformes, la France ne pourra
les encourager que si elle est pleinement partenaire de l’Allemagne dans
la ratification de ce traité budgétaire. Car influencer la politique de
l’euro est le véritable enjeu du débat.
L’autre grande hypocrisie
est européenne. Quand on sait ce qu’il est advenu du respect des
critères de Maastricht, pourtant gravés dans le marbre, on voit mal
comment il n’en sera pas de même pour le traité budgétaire, malgré un
environnement juridique draconien ! Franchement, condamner un État à des
milliards d’amendes parce qu’il ne respecterait pas ses objectifs
financiers est complètement irréaliste : d’où tirerait-il l’argent,
sinon en creusant l’endettement ? D’ailleurs, quel (s) pays, quelle
Commission nommée avec l’aval des capitales prendraient une telle
initiative, au risque d’attiser les tensions ?
Ce traité était
aussi un « coup » politique monté, avec le soutien de Nicolas Sarkozy,
par Angela Merkel pour obtenir l’assentiment de l’opinion allemande et
de sa propre majorité aux premières mesures de sauvetage de l’euro. Des
mesures toujours votées au Bundestag grâce aux voix décisives de
l’opposition contre les réticents des bancs gouvernementaux. Coïncidence
? Le TSCG passera à l’Assemblée nationale avec les votes de l’UMP. Pas
avec toutes les voix de la majorité présidentielle…
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