jeudi 20 septembre 2012
Caricatures et liberté d'expression
Après la vidéo, les dessins. S'agissant du numéro de Charlie hebdo et
des « caricatures de Mahomet », il y a même un petit air de redite,
après les caricatures danoises en 2006 et la « une » de 2011 ayant donné
prétexte à un attentat. Opportuniste, cette initiative l'est sans doute
(la rupture de stock assortie d'une réédition dès demain confortera
cette opinion) ; inopportune en raison du contexte actuel voire «
irresponsable », c'est plus discutable. C'est en effet l'objet même d'un
magazine satirique que
de faire dans la satire ! Avec, pour chacun, le
loisir d'en apprécier ou pas le contenu, de trouver le dessin de
mauvais goût ou pas drôle, ou l'idée affligeante ; et, en dernier
ressort, de ne pas l'acheter, ni le lire. L'attitude ambivalente de
certains politiques hier - jusqu'à la Maison-Blanche ! - apparaît en
revanche plus surprenante. Dans une démocratie laïque, la liberté
d'expression est l'une des bases de la société. Cette liberté est
totale, sauf à ne plus être qu'une caricature dénaturée, justement. Par
ailleurs, le délit de blasphème n'existe plus en France : la République
se doit de protéger les atteintes aux personnes, pas aux croyances. Elle
donne la possibilité de faire des caricatures comme celui d'exprimer
son mécontentement à l'égard de celles-ci. Dans les limites du droit, à
chaque fois. Mais il faudrait aussi redonner sa réelle dimension,
relative, à cette « affaire ». Ainsi, ce même mercredi, c'est dans une
quasi indifférence que le Traité européen et sa règle d'or, aux
conséquences pourtant plus fortes pour l'avenir du pays, ont été
présentés au conseil des ministres...
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