TOUT EST DIT

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dimanche 26 août 2012

À La Rochelle, le PS tente de contenir son aile gauche

C’est comme une petite brise dans le port de La Rochelle qui soulève légèrement les nappes et provoquent quelques frissons. Le traité budgétaire européen s’immisce dans les discussions et perturbe régulièrement la mise en scène « heureuse et studieuse » voulue par Martine Aubry pour cette université d’été. La première secrétaire veut du soutien au gouvernement et du débat. Ça tombe bien, l’aile gauche du parti réclame aussi du débat sur le TSCG, autre nom du texte que Hollande voulait renégocier pendant la campagne.
On montre beaucoup du doigt chez les socialos !
Des députés –Razzy Hammadi et Jérôme Guedj- ont même prévenu qu’ils ne voteraient pas pour un tel pacte budgétaire. Trop peu renégocié, avec trop peu de croissance à l’intérieur. Alors, ce traité, ça peut se discuter ? « On peut s’exprimer sur tous les sujets », assure Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux Affaires européennes de sa voix toujours apaisée… « dès lors qu’il y a rassemblement à la fin. » Et l’ancien porte-parole de campagne d’égrener ses arguments. La douceur de son ton dissimule mal sa fermeté. Chaque suffrage manquant serait considéré comme un affaiblissement du président dans les autres négociations européennes à venir, considère Cazeneuve. Martine Aubry se fait plus pressante. « Si j’étais au gouvernement et que je n’étais pas d’accord avec ce traité, j’en tirerais moi-même les conséquences », assène-t-elle aux turbulents Verts ajoutant que ce principe s’appliquait aussi aux socialistes. Avis à Benoît Hamon et ses partisans.

« Pas de motions de posture » (?)

La question est plus large. « On ne peut pas avoir un débat qui ne porte que sur le TSCG », plaide Marie-Noëlle Lienemann, elle aussi sceptique sur ce texte. « La question est plus largement quelle sortie de crise ? » Et quelle stratégie pour l’aile gauche du parti ? Au PS, la marche vers le rassemblement suit ce chemin : contributions, motions et enfin synthèse au congrès. Hamon a posé sa contribution, mais a plaidé vendredi devant son courant pour s’en tenir là, laissant le champ largement libre à la motion Aubry-Ayrault. Pour le ministre de l’Economie sociale et solidaire, la motion n’est pas la meilleure stratégie pour peser sur la ligne du parti. Son courant, divisé sur la question, se donne toutefois un temps de réflexion. La date butoir est fixée au 11 septembre.
Lienemann entend présenter son texte, avec Guedj. « Il vaut mieux un débat au sein du PS plutôt qu’un affrontement entre une gauche contestataire et une gauche gestionnaire », souligne la sénatrice alors que Jean-Luc Mélenchon tente d’imposer cet antagonisme depuis une semaine. « On nous accuse de diviser sur des idées, mais quand il s’agit de s’empoigner pour avoir un poste, ça ne dérange personne de se diviser », ajoute Lienemann avec une ironie mordante.
Les tenants de la majorité évacue la question, « moins importante que celle du traité », considère Aubry. « On n’est pas là pour se compter », insiste-t-elle cependant. La première secrétaire ne veut pas de motion qui servirait à démontrer son poids dans le parti et à obtenir un nombre de postes en conséquence. « On est dans un congrès de victoire », renchérit Gilles Pargneaux, le premier fédéral du Nord. « Les motions ne doivent pas être artificielles, elles ne doivent pas être des motions de posture. On doit dire quelles politiques les socialistes doivent mener. » De l’amical avertissement à la recommandation plus menaçante, l’aile gauche aura connu à La Rochelle toute la palette des pressions.

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