dimanche 26 août 2012
Un duo à accorder
Avant même son élection, et juste après, Nicolas Sarkozy avait semblé
incarner une proximité inédite, et pour tout dire décalée dans la V
e République, du chef de l’exécutif avec les patrons. On se souvient que
certains à-côtés de cet enthousiasme et leur excès d’affichage presque
trivial ont refroidi certains chefs d’entreprise qui avaient
indubitablement voté pour lui. Même la très affranchie Laurence Parisot,
présidente du Medef, qui avait accueilli Nicolas Sarkozy à ses
universités d’été avant et après l’élection, avait fini par comprendre
la nécessité d’ajuster la distance et de préciser les rôles.
Et
justement, l’édition 2012 du grand barnum intellectuel du Medef s’ouvre
mercredi à Jouy-en-Josas. François Hollande n’y mettra pas les pieds,
dit-on. Mais le chef du gouvernement intervient en ouverture, et de
nombreux ministres sont annoncés, dont Moscovici, Sapin ou Cahuzac. Ils
ont bien raison, car le mouvement patronal qui ne manque ni de têtes
pensantes ni de sponsors dépensant fait bien les choses et favorise des
échanges denses et de bonne tenue.
On ne pourra donc pas jauger,
sur le campus d’HEC il est vrai mal desservi par les transports en
commun, le niveau de compatibilité hollandaise avec les dirigeants
économiques français. François Hollande, plus discret que son
prédécesseur dans ce registre, dispose de relais personnels dans le
patronat. Fidèle à sa manière, il vient de recevoir à l’Elysée, sans
tam-tam, douze grands patrons. Autant d’apôtres de mesures favorisant la
compétitivité des entreprises françaises. Une question clé qui n’a pas
reçu, à ce jour, d’arbitrage ou de parti pris bien clair. Mais certaines
décisions sont clairement perçues comme antiéconomiques par les
entreprises.
La majorité sait très bien qu’il ne suffit pas
d’aller prêcher la croissance à Bruxelles ou Berlin pour faire
redémarrer l’économie française, seul aliment budgétaire possible. Il
faudra bien, et le plus tôt serait le mieux pour le patronat, plonger
les mains dans un cambouis politique qui s’appelle durée, coût et
organisation du travail.
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