dimanche 26 août 2012
L'encombrant monsieur Raffarin, acte II
Jean-Pierre Raffarin a à nouveau
demandé à François Fillon de ne pas se présenter à la présidence de
l'UMP, lui conseillant, vendredi sur Europe 1, de se "réserver pour
2017". " Fillon a toutes ses chances pour la présidentielle", a-t-il
ajouté, oubliant que Jean-François Copé, celui qu'il soutient dans
l'élection interne, vise également cette échéance.
Il soutient Jean-François Copé mais conseille
à François Fillon de se "réserver" pour 2017. Jean-Pierre Raffarin n'en
finit pas de faire des déclarations alambiquées et pas forcément
positives pour le champion qu'il s'est choisi. Sur Europe 1 vendredi
matin, le sénateur de la Vienne a lancé, à propos de la compétition pour
la direction du principal parti d'opposition : "On a plus besoin d'un
architecte pour le parti que d'un pilote pour la présidentielle.
François Fillon a toutes ses chances pour la présidentielle, qu'il se
réserve pour l'échéance de 2017, là, il s'agit de construire le parti
pour l'alternance". Pourtant, Jean-François Copé non plus ne cache pas
ses ambitions pour l'élection présidentielle. Et ce n'est pas la
première fois que le héraut du Poitou conseille à François Fillon de se
retirer de la course, arguant que celle-ci n'est pas de son niveau.
Dans Le Monde fin juillet,
Jean-Pierre Raffarin expliquait déjà, à propos de François Fillon, que
"son profil ne semble pas être celui d’un chef de parti". Un mois plus
tard, il précise donc qu'il verrait mieux l'ancien Premier ministre
faire la compétition pour l'Elysée et ne dit pas la même chose pour son
champion. Dans cet entretien au quotidien du soir, il s'était déjà fait
remarquer en critiquant quelques aspects du quinquennat de Nicolas
Sarkozy. Des prises de distance régulières avec le sarkozysme mal perçues par les historiques.
"Raffarin plus Dati, cela me pose problème", reconnaissait ainsi Brice
Hortefeux, évoquant il y a quelques semaines les alliés de Copé.
L'homme
de Chasseneuil-du-Poitou reste-t-il un allié de poids dans le système
Copé? Pas sûr. Ses positions critiques vis-à-vis de Nicolas Sarkozy,
alors que Jean-François Copé tente de coller le plus possible à l'image
d'héritier du précédent président, son positionnement toujours un peu à
l'écart de l'UMP ne font peut-être plus de lui un rouage essentiel. Fin
juillet, Jean-François Copé voulait l'associer à son "ticket", en lui
réservant soit le futur rôle de vice-président, ou de secrétaire général
ou de trésorier si l'élu de Meaux devenait président de la formation.
Le
vent semble avoir tourné depuis et Copé aurait abandonné cette idée. Il
préférerait réserver la place à Luc Chatel par exemple. Plus
sarkozyste, plus jeune et dont la motion "Réforme et liberté" est
créditée des meilleurs sondages auprès des sympathisants. "Jean-François
Copé a passé deux jours de vacances chez Jean-Pierre Raffarin en
Haute-Savoie", corrige l'entourage de Jean-François Copé, pour évacuer
toute prise de distance entre les deux hommes.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire