mercredi 5 décembre 2012
Décrochage
Décrochage
C’est enfoncer une porte grande ouverte que de déclarer priorité
nationale le décrochage scolaire. Tous les ministres de l’Education – et
parfois même de l’Intérieur comme Nicolas Sarkozy qui voyait un
corollaire entre absentéisme et délinquance – qui se sont succédé depuis
trente ans l’ont fait. Sans réussir à l’éradiquer.
Et pourtant,
il est des portes qu’il faut enfoncer inlassablement. Car ce mal
endémique est un fléau. Invisible, silencieux, destructeur, qui ronge
une partie des fondements mêmes de la société et recèle un indicible
malaise chez ceux qui en souffrent et qui sont à la fois coupables et
victimes. Dans des proportions fluctuantes selon les individus que les
statistiques ne disent pas.
Chaque année, 140 000 jeunes quittent
ainsi prématurément le système éducatif sans avoir terminé leur cycle de
formation et obtenu le diplôme requis. 12% d’une tranche d’âge qui
effectuent leurs premiers pas dans la vie active en trébuchant et qui
auront le plus grand mal à reprendre pied dans une époque qui ne
ralentit pas pour attendre les retardataires.
C’est un échec qui se paie collectivement. Une hécatombe qui coûte cher humainement, socialement et économiquement à la société.
Les
décrocheurs, du nom de ce néologisme assez étrange, sont des exclus en
puissance qui se fabriquent dès les premières années de scolarisation.
Et qui doivent être rapidement repérés, guidés et sauvés.
Les
missions locales créées en 1982 et les nombreuses initiatives prises
depuis, notamment par les régions, ont permis de prendre conscience de
l’ampleur du phénomène. D’en limiter les effets aussi, sans toutefois
pouvoir empêcher son expansion.
Ce n’est pas le dispositif très
flou qui relève assez clairement de l’effet d’annonce dévoilé hier par
Vincent Peillon qui le permettra. Mais il a au moins le mérite de
redonner un peu d’élan à un engagement qui ne doit pas s’essouffler.
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