lundi 17 septembre 2012
Quand l'Ouest s'internationalise
Quand le monde devient la seule frontière économique envisageable,
nos régions s'internationalisent à grands pas. On peut en voir un signe
dans l'importance croissante de la masse de capitaux d'origine étrangère
qui s'investit dans nos territoires. Pour la seule année passée, on a
ainsi recensé quarante projets internationaux nouveaux dans l'Ouest,
aboutissant à la création de 2 500 emplois. Les Pays de la Loire
arrivent en tête de ce palmarès, suivis de la Bretagne et de la
Basse-Normandie.
Pendant longtemps, il est vrai, nos régions ont été bien peu
attractives pour ces capitaux qui jouent à saute-mouton par-dessus les
frontières. Leur séduction s'est nettement renforcée, depuis quelques
années : la proportion des effectifs salariés sous contrôle de groupes
étrangers dans les seuls établissements industriels est, aujourd'hui, de
l'ordre du tiers des emplois en Basse-Normandie, du quart en Pays de la
Loire et du cinquième en Bretagne.
Comment expliquer cet essor de capitaux venus d'ailleurs ? Par le
fait que l'Ouest a progressivement su développer bon nombre des atouts
qui attirent les investisseurs étrangers : l'importance d'une
main-d'oeuvre bien formée, le renforcement des structures de
communications (TGV, aéroports...), la création d'un tissu industriel
diversifié - car les capitaux mobiles s'investissent rarement dans un
désert ! - ou encore l'aptitude à s'insérer dans les circuits globalisés
de conception et de production des produits...
Effet d'entraînement
On sait aussi qu'on ne saurait en rester au seul primat de l'économie
et qu'il faudra, demain, accorder une importance croissante à la
vitalité culturelle ainsi qu'à certaines « façons d'être » : la qualité
de l'accueil ou le respect de certaines valeurs, telle celles de la
parole donnée ou de la confiance accordée.
Évidemment, on peut s'interroger sur l'impact de la pénétration de
tant de capitaux venus d'ailleurs. Certains y voient une perte
d'indépendance de nos régions et parlent de « colonisation » ; d'autres y
voient un signe de fragilisation, les investissements étrangers pouvant
être susceptibles de se désengager à tout moment pour s'installer
ailleurs... Mais on ne saurait nier le puissant effet d'entraînement de
ces investissements étrangers sur nos sols, surtout à un moment où la
croissance requiert des sources supplémentaires de financement.
Ces investissements constituent une indéniable source de création
d'emplois ; ils stimulent souvent une diffusion de technologies
nouvelles au profit de leurs cotraitants et sous-traitants ; ils
participent largement à l'essor des exportations - les plus gros
exportateurs français sont souvent des firmes étrangères implantées sur
notre sol ! - ; enfin, ils contribuent à insérer nos régions dans un
système de production qui se globalise : à l'heure où une tentation
protectionniste refait surface, une trop forte crispation nationale
alimenterait les risques d'exclusion.
C'est là un enjeu majeur pour la réinvention permanente de l'économie de l'Ouest.
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