lundi 17 septembre 2012
Xavier Bertrand joue le coup d'après
La bataille aux couteaux que se livrent Jean-François Copé et François
Fillon pour la présidence de l'UMP ressemble furieusement à une primaire
pour désigner le candidat de la droite à la présidentielle de 2017.
Conquérir l'UMP, désormais le parti de l'alternance, reviendra en effet à
prendre une longueur d'avance, à acquérir une forte légitimité ainsi
qu'à disposer d'un appareil puissant, le nerf de la guerre. Xavier
Bertrand, qui n'est pas né de la dernière pluie, connaît cette règle
d'or. Il a pourtant décidé de sauter l'étape pour se placer directement
sur la ligne de départ de la primaire à laquelle l'UMP, selon la
jurisprudence du PS, n'échappera pas, et pour tenter de s'imposer
ensuite en champion de la droite. Ce coup politique ne manque pas
d'audace, d'autant qu'en même temps il s'émancipe de son mentor Nicolas
Sarkozy. La démarche d'autonomisation ne trompe bien sûr personne quand
il assure la mener au nom de « l'unité » et ne pas vouloir ajouter la
confusion aux remous du choc Copé-Fillon. Le député-maire de
Saint-Quentin se verra reprocher de déserter le combat ou de fuir le
débat. Il n'en a cure, la présidentielle il y pense depuis un certain
temps en se rasant. Pour lui, la fin justifie les moyens : n'ayant pu
constituer un ticket avec NKM et Bruno Le Maire, la troisième voie qu'il
recherchait, le combat de novembre 2012 était voué à l'échec. Fort du
capital de 8 200 parrainages qu'il revendique, il se pose en chef de
file d'un courant « populaire », le mot culte du petit Bertrand
illustré. Au passage, il ouvre un autre suspense sur la nature de son
vote, Fillon ou Copé. Cela s'appelle se faire désirer !
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