N’avons-nous pas seulement atteint les limites du système socialiste de l’après-guerre, conçu comme « filet » social et pour protéger le travailleur contre le patronat, et qui a lentement dérivé vers un assistanat de masse y compris pour des populations extra-européennes qui ne voient dans cette Europe de la Dette et de l’aide sociale qu’un Eden transformé en enfer pour les autochtones.
L’Europe occidentale se distingue de tous les autres systèmes politico-économiques de la planète par un système d’aides sociales et de redistribution qui a été au sommet (ou au paroxysme) ces 20 dernières années, alors que « les trente glorieuses » se sont terminées, comme d’ailleurs l’immigration dite de travail en 1973-74 (20 ans avant). Le premier chômage structurel date de cette époque et comme les pays étaient prospères, il était logique que l’on aidât les victimes de la crise pétrolière qui avaient perdu leurs emplois et se retrouvaient sans le sou. Les gouvernements créèrent dès lors un état-providence solide qui prenait à sa charge les laissés pour compte d’une crise que l’on pensait passagère.
Si les années 80 furent marqués par le Thatchérisme et l’ère Reagan, l’Europe ne revint pas par la suite au modèle social-démocrate. Au contraire, on amplifia le système d’aides en même temps qu’on appliqua la politique du regroupement familial pour les immigrés (regroupement qui constitue l’essentiel encore actuellement de l’immigration en Europe).
Les années 90 marquèrent la chute du communisme. En Russie, ce fut l’ère Eltsine et les privatisations sauvages qui instaurèrent une classe ultra-capitaliste ; les oligarques. Le modèle choisi fut donc celui d’un libéralisme absolu copié sur les USA (mais en pire !) sur le plan économique. Aucune redistribution des richesses dans l’immédiat postsoviétique, soit la presque totalité d’une population au bord de la disparition. En effet, les jeunes fuyaient du pays, la démographie plongeait et le pays fit même faillite. Le traumatisme de « la thérapie de choc » qui fit basculer la Russie soviétique dans une Russie du capitalisme fou n’étant pas un vain mot.
En Europe, au contraire, on accéléra le regroupement familial, l’ONU profita du monde unipolaire dirigé par les financiers de Wall Street pour américaniser l’Europe un peu plus et on commença le programme de « remplacement de population » (regroupement familial, régularisation des réfugiés et des clandestins), on renforça les programmes « égalitaires », les hausses d’impôts et les transferts vers les pays intégrant l’UE dont l’économie post-soviétique était au fond des abysses et l’aide sociale inexistante.
Dix ans plus tard, les années 2000 furent marquées par l’émergence en tant que puissance de la Chine qui, bien que communiste politiquement, applique un régime économique de nouveau ultra-libéral avec aussi une émergence d’oligarques. Nouveau point commun avec la Russie de Eltsine : aucun système d’aide social n’accompagne le développement du pays qui ressemble de plus en plus à une usine géante du mondialisme avec son lot de pollution, de néo-esclavagisme (ouvriers sous-payés, travail des enfants, salaires ne permettant pas de vivre décemment) avec une classe dirigeante de milliardaires qui n’ont rien à faire du « petit peuple ».
Pendant ce temps, en Europe, la crise s’approfondit, on ne remet pas en cause le système de plus en plus avantageux d’aides sociales ni l’immigration de remplacement. On fait le deuil de l’Europe des Nations au profit d’une commission apatride et d’un multiculturalisme voué à l’échec. En même temps, les caisses sont vidées par l’assistanat pour les allochtones et autochtones et les pays se retrouvent tous surendettés.
2013 : l’Europe est en pleine suite de la crise des subprimes ; la dette n’est plus possible à gérer, le multiculturalisme est devenu synonyme de conflit larvé entre communautés et le chômage ne semble pas connaître de changement positif (bien au contraire). Alors, après des décennies de politique du déni, l’Europe occidentale n’a plus de choix que de se soumettre à des banquiers cosmopolites et de détruire le seul système d’aides sociales généralisé de la planète. Le socialisme n’existe plus que sur les pancartes des partis, les nations européennes sont divisées et les institutions non-élues de Bruxelles prennent le gouvernail du bateau « Europe » à la dérive. Pour montrer que nous sommes à la pointe du progrès « moral », on adjoint au multi-culti, l’arc en ciel (mariage pour tous, théorie du Genre, Femenisation …)
Au même moment, la Russie de Poutine se relève et émerge ; la Chine est en passe de devenir la première puissance du Monde et les monarchies pétrolières achètent des pans entiers des fleurons européens à coup de pétro-dollars. Quant aux USA, ils sont sans doute mal en point mais leur situation économique n’a rien à voir avec le cauchemar européen.
 Le point commun de la Chine, de la Russie, des Emirats mais aussi de l’Inde, de l'Afrique du Sud et des USA, est qu’il n’y existe pas de système d’assistanat financé par la dette, que les impôts sur le travail y sont très faibles (où ils représentent un tiers ou un quart de celui de l’Europe) et que l’immigration de remplacement n’y existe pas ou y est rejeté. Le multi-culti à l’américaine n’ayant absolument rien à voir ni dans ses formes ni dans ses proportions avec le multiculturalisme européen. De plus, la dette US est en dollar, donc les américains disposent du luxe de payer leur dette avec une monnaie qu’ils impriment à leur guise.
S'agissant de la Chine et la Russie, la dette est marginale, l’immigration de remplacement ou clandestine est combattue voire interdite, et le système d’aides sociales dans les limbes. Le taux d’imposition y est également très faible. Le multi-culti et l’« arc en ciel » y sont absents ou font l’objet de législations interdisant l’homophilie. Les FEMEN et autres excitées anarcho-féministes y risquent des peines de prison. Quant à la théorie du genre, elle s’est arrêtée aux frontières des pays les plus « atteints » de l’UE.
Dès lors, comment s’étonner que dans une économie mondialisée et en crise globale, l’Europe de l’Ouest avec son assistanat, sa dette et sa politique d’immigration massive et chaotique doivent payer des décennies de contre-sens économiques et politiques. Les dirigeants européens et la population qui était sous influence des médias du pouvoir et des lobbies financiers ont continué à se gaver d’un système économique et politique sans craindre l’arrivée de l’addition qui se promettait d’être indigeste. Voilà, maintenant que l’Europe des Nations qui a laissé faire, laissé aller (même involontairement) se trouve sous tutelle des financiers, sous les coups du multiculturalisme, et n’a plus qu’à regarder les couleurs de l’arc en ciel et les poitrines des FEMEN pour se consoler. C’est en quelque sorte l’Histoire des nations européennes condamnées à assister à leurs propres funérailles tout en étant conscientes mais désormais impuissantes.