À l'issue du premier jour de réunion avec le gouvernement et les
pétroliers, les associations de consommateurs se disent à
demi-satisfaites. Le prix du diesel a atteint un nouveau record.
Les prix des carburants, depuis deux semaines, frôlent leurs records. Pour le diesel, un plafond a encore été atteint: selon les chiffres diffusés par le ministère de l'Ecologie et de l'Energie, le gazole a augmenté d'un centime par rapport à la semaine précédente, à 1,4592 euro le litre, dépassant ainsi son précédent record historique datant de la mi-mars, qui était de 1,4584 euro, tandis que les prix de l'essence se sont encore rapprochés de leurs propres sommets remontant à avril.
Une baisse de 3 à 4 centimes
La baisse des taxes «modeste et provisoire» consentie la semaine dernière entraînerait un prix du litre de carburant moins cher de l'ordre de 2 à 4 centimes. Ce lundi soir sur France 2,le premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé que cette fourchette n'était «pas trop loin de la réalité». Il a ajouté: «ce que nous proposons là, c'est une mesure de blocage pour éviter que les prix repartent à la hausse.»Il faudra attendre demain (mardi) pour connaître précisément le plan du gouvernement et les efforts consentis par les distributeurs et les pétroliers. Les distributeurs devraient rogner leurs marges d'1 centime au maximum. Au-delà, leurs ventes de carburants se feraient à perte, a affirmé dimanche Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Dans un rapport daté du 10 avril dernier, publié par latribune.fr, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) confirme cette analyse, évoquant «une marge commerciale nette de 1 centime d'euro par litre très comprimée par une forte concurrence de la grande distribution».
Or, les enseignes de distribution semblent prêtes à jouer le jeu. Interrogé sur RTL ce lundi, Michel-Édouard Leclerc, le président des hypermarchés et supermarchés Leclerc, a promis que ses points de vente vendront les carburants à prix coûtant jusqu'à la fin du mois de septembre. Le groupe coopératif Magasins U a emboîté le pas à son concurrent à la mi-journée, en annonçant dans un communiqué son intention de mettre en œuvre la même mesure, dont l'impact est estimé à «2 à 3 centimes d'euro de moins sur le prix du litre du carburant». Ces initiatives ont été dénoncées par l'Union des importateurs pétroliers indépendants (UIP), qui représente les stations-service sous enseignes Auchan, Carrefour, Casino et Cora. «Nous considérons à l'UIP que les déclarations de l'Ufip ou de certains distributeurs sont tout à fait prématurées, alors même que la réunion mardi (à Bercy) n'a pas eu lieu», a déclaré Alexandre de Benoist, son délégué général, à l'AFP.
L'État perdrait 500 millions d'euros par centime et par an
De même, les associations de consommateurs restent vigilantes face à un possible «effet d'annonce» du gouvernement. Pour Reine-Claude Mader, présidente de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), «une réduction de l'ordre de 4 centimes d'euro le litre serait clairement insuffisante». Elle espère que le gouvernement proposera une «solution pérenne» pour garantir une baisse satisfaisante des prix à la pompe. «Une partie importante du prix de l'essence est contrôlée par les pouvoirs publics, via les taxes. Il faut donc remettre à plat le système de taxation du carburant.» Un avis que partage Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes. «L'État dispose d'une marge de manœuvre énorme pour faire baisser les prix, car les taxes en France dépassent largement les minimas fixés par l'Union européenne, de l'ordre de 24 centimes pour le sans-plomb et de 10 centimes pour le gazole.» Seul bémol: «Un geste significatif en faveur du pouvoir d'achat des Français coûterait cher à l'État.» Selon l'association, une réduction d'un centime par litre représente un manque à gagner de 1,5 million d'euros par jour pour les finances publiques. Soit une perte de 500 millions d'euros par centime et par an.À l'inverse, difficile pour l'État de «jouer» sur les autres composantes du prix de l'essence: les cours du pétrole et l'euro. Sur ce front, la tempête tropicale Isaac qui sévit dans le golfe du Mexique risque de contrarier le cap fixé par Bercy. Les cours du brut étaient en hausse dans les premiers échanges en Asie ce lundi reflétant les craintes sur les installations pétrolières installées sur la route d'Isaac.
Prix moyen constaté lundi matin en France:
Gazole = 1,479 €/litre
SP 95 = 1,663 €/litre
SP95-E10 = 1,655 €/litre
SP 98 = 1,691 €/litre
GPL = 0,864 €/litre
E85 = 0,922 €/litre
Source: Carbeo.com
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