TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 28 août 2012

Roms: "Leur stigmatisation est exacerbée par les politiques"

Les préjugés anti-Roms ont la vie dure. A chaque fois que la question revient sur le devant de la scène, les sites d'infos sont submergés de commentaires haineux. Pour Olivier Legros, du réseau Urba-Roms, la violence de la réaction des Français a une explication logique.
"Ils peuvent te tuer, t'enterrer pour un Twix et continuer leur vie normale sans remord", "Parce que vous croyez vraiment qu'ils vont se bousculer au portillon de Pôle Emploi pour chercher du travail? Les alloc familiales, par contre..." Ce ne sont que quelques exemples de commentaires parmi les nombreux messages de haine qui figurent sous les articles en ligne consacrés aux Roms. Ce mardi, ils sont encore nombreux sur l'article concernant l'expulsion d'un camp à Saint-Priest. On leur reproche leur nomadisme, leur supposée saleté ("Je rêverais de Roms bien rasés..."), on les accuse de paresse ("Du travail? Ils n'en veulent pas!"). Un cauchemar pour les journalistes qui modèrent et font face à cette accumulation de clichés discriminatoires dont les auteurs ne semblent même pas avoir conscience qu'ils franchissent la ligne jaune. Sur L'Express.fr, 40% des commentaires qui leur sont consacrés en moyenne sont modérés et donc mis hors ligne, contre 20% pour l'ensemble du site.
Pourquoi les Roms, qui ne sont qu'environ 15 000 en France, sont-ils si mal aimés? Olivier Legros, maître de conférences à l'Université de Tours et membre du réseau Urba-Rom, explique: "Le problème, c'est leur visibilité. Il y a de nombreux Roms originaires de Roumanie, ou de Bulgarie qui vivent en France depuis longtemps, qui ont d'ailleurs la nationalité française et qu'on ne voit pas. Les Roms qui font l'objet d'attaques racistes sont ceux dont les pratiques de survie sont visibles. Ils habitent dans des bidonvilles, font la manche et sont, pour beaucoup de gens, forcément en situation précaire. Chez certaines personnes, cette visibilité provoque une réaction de compassion et d'aide. Chez d'autres, l'amalgame n'est que trop vite fait. Pour beaucoup de Français, le mot 'Rom' est devenu synonyme de peuple misérable et potentiellement dérangeant pour le reste de la population."

"Une stigmatisation exacerbée par les politiques"

Ce spécialiste de la question confie avoir été "choqué par la violences des attaques dont ils sont victimes". "Cela peut s'expliquer également par le fait que notre société ait besoin d'un bouc émissaire. Les Roms sont en quelques sortes sacrifiés et soumis à la violence collective d'une société qui traverse une période de crise. C'est également ce qui se passe en Europe de l'Est avec la montée de ce que l'on appelle 'l'antitsiganisme'. Cette poussée croît à mesure que les situations économiques et sociales de ces pays se détériorent. Il s'agit là du même mécanisme."
Olivier Legros dénonce également la communication politique qui a largement contribué à renforcer ce racisme anti-rom. "Leur stigmatisation a été largement exacerbée par les pouvoirs publics, et particulièrement les hommes politiques. On se souvient du discours de Sarkozy, ou des propos de Brice Hortefeux qui les ont pris pour cible en commettant consciemment l'amalgame Roms égal délinquance. Cette stratégie de communication politique bien huilée a renforcé l'hostilité générale envers les Roms."
En fin de compte, "C'est notre responsabilité à tous de ne pas reproduire les raccourcis utilisés par les hommes politiques, les médias ou même certains scientifiques. Soyons vigilants avec les termes que nous employons."
 
L'EXPRESS EST UN DONNEUR DE LEÇON, LES ROMS SONT LA PLAIE DU L'EUROPE.
BARBIER, DANS CE CAS , FERME LÀ.

0 commentaires: