TOUT EST DIT

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mercredi 18 juillet 2012

L'insoutenable légèreté de la fiscalité socialiste

Comme prévu, le socialisme à la barre est en train de résoudre tous les problèmes vitesse grand V. Et pour ça, comme prévu là aussi, la technique utilisée consiste essentiellement à saupoudrer de taxes un pays qui n'aurait sans doute pas imaginé héberger autant de ressources. Chaque jour qui passe prouve pourtant que la France dispose d'une richesse insoupçonnée...

En effet, comment ne pas se dire que le pays croule sous des richesses et baigne dans une abondance insoupçonnée lorsqu'on découvre les idées fulgurantes -- forcément fulgurantes -- du François II fraîchement élu ?
Ainsi, on découvre, dans la bouche même de Moscovici, le Commissaire Général du Politburö en charge du plan quinquennal de relance économique et financière de la République Socialiste du Bisounoursland, que le coût du travail français, minutieusement calculé et adapté au micromètre près à la conjoncture mondiale, n'est pas en cause dans la perte de compétitivité dont se réclame pourtant PSA pour son plan de licenciement dans sa filiale en charge de production automobile (car oui, surprise, PSA fait aussi des automobiles).
Sacré Moscovici : pour lui, le fait que les industries françaises soient prêtes à déclencher une tempête médiatique et fermer des sites plutôt que rester en France n'est pas un signal pertinent. Mais ce cuistre minustre républicain ne s'arrête pas là : partant de cette constatation aussi hardie que fausse, il en déduit qu'une bonne petite taxe joufflue à 75% sur les revenus au-delà du million d'euros sera ressentie non pas comme une mesure punitive mais comme une libération patriotique (oui oui), afin d'apporter une contribution exceptionnelle à l'effort du pays en situation de crise. Oui, le culot aussi, c'est maintenant, et on sent que toute la troupe socialiste en aura besoin en quantités industrielle pour faire avaler autant de boas aux entrepreneurs du pays.
Et puis de toute façon, le pays est riche, qu'on vous dit !
Tenez, par exemple, la CSG : elle est toute menue, toute rachitique. Pour elle, c'est évident, la croissance s'impose : une belle et grande croissance, vigoureuse, qui permettra enfin de financer la Sécurité Sociale à la hauteur de ce qu'on peut attendre de ce service national remarquable et surtout, pour éviter de nouveaux déficits. Cela dit, on peut se demander exactement en quoi les mesures qui sont envisagées changeront subitement le sort catastrophique des assurances sociales françaises. Encore une fois, l'enième gouvernement socialoïde français avoue s'être planté sur les 60 précédentes années, et se lance donc dans une enième réforme. Une par an, en somme. En 60 réformes, le système ne fonctionne toujours pas, mais la 61ème sera la bonne !
Reste que les résultats de l'expérience collectiviste laissent songeur : on est de plus en plus mal remboursé, de plus en plus mal indemnisé en cas de chômage, et la retraite ressemble de plus en plus à une parfaite arnaque. Santé à trois vitesses (celle de ceux qui peuvent payer, celle des pauvres, et les heureux tributaires de la CMU), retraite extrêmement coûteuse qui plonge dans la pauvreté voire la misère une partie de notre population, la plus industrieuse de surcroît, assurance chômage qui nous assure à tous d'être au chômage à un moment ou l'autre, et pour longtemps, et le tout pour des déficits de plus en plus abyssaux : vraiment, on comprend qu'il est urgent de remettre au pot en transformant définitivement ce qui était du ressort des assurés en un monstre étatique froid.
Car oui, en déplaçant le financement de la sécurité sociale du domaine des assurés et des syndicats vers le seul domaine de l’État, on comprend qu'on va profondément changer la nature même du système. D'une part, on va rendre sa gestion paritaire parfaitement illégitime, et d'autre part, on va ainsi donner un blanc seing à la puissance publique de régenter parfaitement les trois branches d'assurance. Oui, le président Hollande et le gouvernement Ayrault viennent d'appuyer sur le champignon de la soviétisation de la société française ; vous allez voir, ce sera super génial. Tant de peuples y ont goûté, tant l'ont aimé, adulé, vanté, qu'on ne peut douter une seconde de la réussite de ce plan.
Mais je le répète : le pays est riche ! Il croule sous le pognon, en réalité.
D'ailleurs, la Cour des Comptes l'a dit de façon presque transparente : l'épargne des Français (89 milliards d'euros de capacité de financement) s'est massivement orientée vers l'immobilier (y'a bon, ça, l'immobilier, hein), les placements étrangers (via les gestionnaires de portefeuille) et le financement des administrations publiques (y'a très bon, ça, sur le court / moyen / long terme, les administrations, c'est du solide). Soit, l'ensemble s'est aussi assez peu dirigé "vers le secteur productif" et depuis 2008, les liquidités se sont asséchées au niveau bancaire. Conclusion : du flouze, y'en a plein les tuyaux, voyons. Il suffit juste de bien les choisir.
Mais tout ceci montre que les politiques publiques ont correctement permis d'orienter le marché : plus un rond dans les banques pour investir dans le secteur productif, et tout vers les secteurs de rente pour retraités et pour la sauvegarde du statu quo étatique quitte à creuser les trous à l'explosif nucléaire, histoire d'aller plus vite. Forcément, vu de loin, ces choix de société pris de façon pas toujours consciente alimentent un optimisme de rigueur obligatoire et primesautier.
Eh oui, pas de doute, le pays est riche ! Je me tue à vous le dire : on baigne dans des piscines de bon argent productif !
Ce qui permettra d'ailleurs de sucrer (très vite) la défiscalisation honteuse dont bénéficiaient les heures supplémentaires. Et ça tombe bien : comme je le disais quelques paragraphes plus haut, cela ne jouera en rien sur les coûts du travail qui est, comme le répète Moscovici avec l'assurance des gens qui ne peuvent pas se tromper, pas du tout plus élevé que les autres pays européens. Que nenni.
Et puis tant qu'à refiscaliser, ne touchons pas aux émoluments des députés : ce n'est pas comme si le pays avait vraiment besoin d'argent ou vraiment besoin d'équité, hein.

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