dimanche 17 juin 2012
L’heure de vérité
L’heure de vérité sonnera ce soir en Grèce et dans toute la zone euro, du moins telle que nous la connaissons. Avec des scenari à rallonge, en commençant par la situation qui régnera à Athènes aujourd’hui et surtout demain lorsqu’il s’agira de former un gouvernement. Comme aucun parti ne devrait atteindre la majorité absolue, malgré une « prime » en députés donnée à la formation arrivée en tête, une coalition s’impose… à l’exclusion des extrémistes. Sans entente entre démocrates, ce sera le chaos, avec une sortie inévitable de la zone euro. S’ajouteraient de graves remous sociaux et politiques, et un énorme risque de contagion.
Si un gouvernement viable est formé, les Européens n’auront plus le choix : toute l’aide à la Grèce sera à renégocier. Non pas parce que le parti Syriza l’exige, plutôt en raison de la chronique incapacité d’Athènes à tenir ses engagements. L’effort grec serait étalé dans le temps et la tutelle qu’exerce la Troïka (UE, BCE et FMI) s’assouplirait… Encore faut-il être très optimiste ou naïf pour croire qu’ensuite la Grèce s’en sortira. Car cette pseudo-solution relève de ce qui caractérise l’Europe depuis 2008 : l’attentisme, faute de véritable volonté réformatrice interdite par le «Nein» allemand.
Mais il y a plus grave que le problème grec. Au sauvetage (encore à préciser) des banques ibériques pourrait succéder celui de l’État espagnol. Et il y a l’Italie en profonde récession, la troisième économie de l’Euroland contrainte d’emprunter à des taux pharamineux. Chypre aussi… Or les mécanismes d’entraide actuels sont, financièrement et politiquement, incapables de faire face à une telle accumulation de marasmes.
Hors de l’Allemagne exportatrice (de moins en moins, cependant), la rigueur étrangle l’économie et douche les espoirs. Elle s’impose mais doit être accompagnée de croissance ou de relance avec un nouveau rôle à attribuer à la BCE de Francfort, avec peut-être un fonds d’amortissement des dettes souveraines ou toute autre forme de mutualisation.
Au prochain sommet européen d’indiquer enfin des pistes ! En espérant que, face à une situation en inquiétante évolution dans toute l’Europe, la chancellerie de Berlin sortira de son dogmatisme libéral. Ou ce sera, tôt ou tard, la fin de l’euro.
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