TOUT EST DIT

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jeudi 14 juin 2012

Grèce, Espagne et Portugal ont fait plus d'efforts que l'Allemagne

Les dirigeants allemands le répètent à l'envi aux Européens : "faites comme nous et vos problèmes disparaîtront". Les Allemands n'ont-ils pas, à partir de 2002, mis en place des réformes structurelles qui, douloureuses à court-terme, portent aujourd'hui leurs fruits ? Les choses ne sont peut-être pas aussi simples, comme le montre une étude publiée le 12 juin par un organisme de réflexion bruxellois, l'European Council on Foreign Relations (ECFR).

L'auteur de cette note, Sebastian Dullian, a comparé la réduction des déficits publics en Allemagne (entre 2002 et 2007) avec celle mise en place en Grèce, au Portugal et en Espagne entre 2009 et 2011.
Pour connaître véritablement les efforts faits par les pays, l'auteur a utilisé les déficits budgétaires corrigés des variations saisonnières : une donnée utilisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui élimine les effets liés à la conjoncture.
En période de forte croissance, une réduction des déficits peut en effet masquer une persistance de problèmes structurels. Avec cet indice, l'Allemagne a ramené son déficit structurel de 3,5 % du  produit intérieur brut (PIB) en 2002 à 0,6 % en 2007. Soit une diminution de 2,9 points de pourcentage, soit environ 0,6 point de pourcentage par an.
Il n'y aurait donc pas de quoi faire la leçon aux Grecs, dont le déficit structurel est passé de 12,8 % du PIB en 2009 à 1,8 % en 2011. "En un an, la Grèce a fait environ deux fois plus d'efforts que l'Allemagne en plus de cinq ans", note l'auteur.
Même chose pour l'Espagne, dont le déficit structurel est passé de 9,5 % du PIB en 2009 à 1,9 % en 2012 et pour le Portugal passé de 9,5 % du PIB en 2010 à 2,2 % en 2012. "Rien qu'en 2010 et 2011, chacun de ces pays a fait plus d'efforts de consolidation que l'Allemagne en cinq ans", note l'ECFR.
BAISSES COMPARABLES DES SALAIRES
L'évolution a été comparable en ce qui concerne les baisses des salaires. Selon la Commission européenne, le salaire réel par salarié a diminué de 3,3 % en Allemagne entre 2002 et 2007, soit une baisse de 0,7 % par an.
En Grèce , la baisse a été de 13 % entre 2009 et 2011, au Portugal elle a été de 10 % en deux ans et en Espagne de 7 % en trois ans.
Selon l'auteur, les Européens ont fait deux erreurs : ils ont largement surestimé les prévisions de croissance des pays auxquels ils ont imposé des mesures d'austérité et ils ont largement sous-estimé l'impact de ces mesures sur la croissance, oubliant qu'à partir d'un certain niveau, les coupes budgétaires ne diminuent pas la dette mais aggravent la récession.
Au bout du compte, les Allemands auraient donc malgré tout raison : les mesures prises dans le passé à Berlin constituent bel et bien un modèle. Le problème est que ce n'est pas ce modèle, finalement assez modéré, qui est imposé aux pays actuellement en difficulté.

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