TOUT EST DIT

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dimanche 4 septembre 2011

Une dernière séance bien trop tardive


Le procès Chirac n'aura-t-il donc jamais lieu, même si procès des emplois fictifs il y a ? Quinze ans après les derniers faits reprochés, ces fameux emplois fictifs de la mairie de Paris, quatre ans après la fin de son mandat, cinq mois après un précédent renvoi, Jacques Chirac devait être jugé à partir de lundi. La justice française qui ne va décidément pas au même rythme pour tous, notamment pour les affaires d'État, avait pris son temps, entre immunité et lenteurs de procédure, voulues ou non. Sauf que le prévenu est soudain décrit par ses proches comme incapable de participer à trois semaines d'audience en raison d'un état de santé dégradé et d'une mémoire défaillante, rapport médical à l'appui. Mais il insiste, avec élégance ou cynisme, pour que le procès ait bien lieu, sans lui, juste avec ses avocats… Car il est bien difficile de croire à une contre-expertise au bilan radicalement contradictoire ou à un nouveau report de ce procès tant attendu. Pas de quoi scandaliser la majorité des Français, attachés à cet homme vieillissant, émus par l'apparente dégradation de sa santé et oublieux de cette vieille affaire. Mais quelle que soit l'issue des débats, ce serait une déception pour beaucoup qui désiraient en savoir plus ou se félicitaient simplement de voir enfin un ancien président traité comme n'importe quel citoyen… De quoi remettre au jour les imperfections de notre démocratie et de la séparation pouvoir-justice. En attendant la difficile décision du président du tribunal, la moindre des cohérences voudrait que M. Chirac préserve sa santé en cessant d'écrire ses mémoires et en démissionnant du Conseil constitutionnel…

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