dimanche 4 septembre 2011
Le syndrome de Saint-Tropez
En mars, revendiquant la transparence, Jacques Chirac allait bien. Et personne, dans son camp, ne songeait à lui infliger un quelconque examen médical. Il est vrai que le report du procès, à l’époque, fut obtenu par d’autres voies. Une énième pirouette procédurale a suffi pour gagner du temps…
Six mois plus tard, à la veille de reprendre l’audience, la défense change de ton. L’ancien président ne serait plus capable, même un seul jour, de soutenir une conversation au palais. “Sa santé s’est beaucoup dégradée pendant l’été” nous explique-t-on. Le soleil cogne fort à Saint-Tropez, et les organismes souffrent beaucoup.
L’argument, qu’une contre-expertise devra valider, n’a rien d’illégitime. Sauf que, présenté au dernier moment et de manière unilatérale, il devient suspect. On y verra un nouveau moyen, après tant de finasseries d’avocats, d’échapper à l’épreuve judiciaire. De quoi provoquer l’indignation du peuple ? Pas vraiment.
Tout se passe comme si l’opinion, la nostalgie aidant, avait déjà tout pardonné à l’ex-chef de l’État. Parce que l’usage détourné de fonds publics, pourvu qu’il n’y ait pas d’enrichissement personnel, bénéficie chez nous d’une rare tolérance.
Dans les démocraties anglo-saxonnes, pareil délit relève de l’inacceptable. Mais l’âme latine, dette publique ou pas, paraît toujours mieux s’en accommoder. Le procès d’une certaine “indulgence française” vis-à-vis de la corruption politique reste à instruire.
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