TOUT EST DIT

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dimanche 4 septembre 2011

L’impasse de tous les dangers

Quel chaudron, le Moyen-Orient ! Semaine après semaine s’ajoutent de nouveaux ingrédients explosifs comme s’il fallait préparer une déflagration générale. Partout, les mèches, longues ou courtes, sont posées. Et on ignore qui assumera le rôle du boutefeu, tant les incertitudes sont grandes dans toute la région.

Il y a d’abord la Syrie. Nul ne sait quand le clan Assad capitulera après avoir déjà infligé tant de souffrances à son peuple. Nul ne sait quel régime succédera à la dictature et avec quelle politique, en sachant que l’Iran garde l’œil sur Damas, indispensable base logistique à Téhéran dans son soutien au Hezbollah libanais. En sachant aussi que tout changement de régime en Syrie aura des conséquences dans un Liban paralysé. Elles pourraient être positives, si une nouvelle Syrie optait pour une vraie démocratie. Mais le pire est aussi à craindre. Rien d’étonnant si Israël surveille de très près sa frontière Nord...

Avant la fin du mois, l’ONU devrait – si l’Autorité de Ramallah maintient sa requête – se prononcer sur la demande d’adhésion de la Palestine, donc également sur une reconnaissance internationale d’un Etat palestinien. Toute adhésion devant obtenir l’aval du Conseil de sécurité, elle sera certainement rejetée par le veto américain. Néanmoins, l’Assemblée générale des Nations Unies a le pouvoir, sans en référer au Conseil de sécurité, de rehausser le statut actuel des Palestiniens d’ «observateurs» en «représentation étatique d’un pays non membre» (comme le Vatican). Pour Mahmoud Abbas, qui voit en l’ONU sa dernière arme dans la lutte contre la poursuite de la politique de colonisation israélienne, ce serait déjà une victoire ! Même s’il risque de chèrement la payer dans la mesure où le gouvernement Netanyahou menace de rompre ce qui reste des accords d’Oslo, notamment les transferts financiers à l’Autorité palestinienne des taxes prélevées par Israël sur les marchandises à destination de la Cisjordanie. Une asphyxie des Territoires mènerait vite à une énième Intifada. A Gaza, le Hamas ne resterait pas longtemps à l’écart, le Hezbollah non plus. L’effervescence serait garantie dans tous les pays arabes...

Et il y a l’Egypte en transition de plus en plus réservée envers Israël, bien que son armée qui détient le vrai pouvoir au Caire doive compter sur l’Etat hébreu pour que le Sinaï ne se transforme pas en repaire terroriste. Les relations israélo-jordaniennes sont glaciales. Avec la Turquie, elles sont gelées. Même si les récentes menaces d’Ankara ne doivent pas être prises au premier degré, elles témoignent d’un incroyable gâchis diplomatique : Israël n’a plus aucun allié dans la région, aucun allié musulman.

Tout le Moyen-Orient est dans l’impasse. Sans oublier les problèmes sociaux en Israël. Sans oublier la guerre civile larvée en Irak et les guérillas menées contre les Kurdes par la Turquie et l’Iran...

Or, l’Histoire de ces cinquante dernières années a appris que le Moyen-Orient ne connaissait qu’une seule issue à l’impasse. Celle dégagée par les armes.

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