TOUT EST DIT

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vendredi 30 septembre 2011

La ruée vers l'Ouest

En vingt ans, les trois régions de l'Ouest (Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire) ont vu leur population totale croître de plus d'un million d'habitants. Soit l'équivalent d'un grand département de plus ! Cette énorme progression démographique est liée à la persistance d'un « solde naturel » positif, c'est-à-dire au fait qu'il y a eu nettement plus de naissances que de décès. Mais cela n'explique qu'une partie du phénomène (notamment en Bretagne et Pays de la Loire) : cet essor est surtout à rattacher à l'existence d'un important « solde migratoire » positif. Depuis les années 1970, il arrive dans nos régions beaucoup plus d'habitants qu'il n'en part. Quel contraste avec les années d'après-guerre où « l'avenir était synonyme de partir » !

Ce renversement des courants migratoires constitue désormais le principal moteur de l'essor de nos populations ; qui plus est, toutes les analyses actuelles estiment que cette ruée vers l'Ouest va se poursuivre, et même s'accentuer d'ici à 2040. Au point que les migrations façonneront plus les territoires que le solde naturel (y compris cette fois en Basse-Normandie)...

Mais qui sont ces nouveaux arrivants ? Quelle peut-être leur influence et quels défis leurs afflux lancent-ils à nos territoires ? Ces arrivants sont principalement des actifs (et leurs familles), plutôt jeunes, principalement attirés par les perspectives d'emplois qu'offre un Ouest en plein essor... Ou tout simplement désireux de quitter la supernova parisienne pour aller voir si l'herbe n'est pas meilleure ailleurs. Ce sont aussi des retraités, de plus en plus nombreux, séduits par un cadre de vie agréable, ou un foncier assez abordable. Ce sont encore des étudiants et des chercheurs attirés par les opportunités de nos régions désireuses de fixer des talents. Ce sont enfin des étrangers, en nombre assez faible, il est vrai, et pour la plupart originaires d'Europe.

Ce rôle croissant des migrants va influencer, souvent de façon déterminante, l'évolution de nos régions. Sur le plan démographique, elle va provoquer un accroissement de la population et, dans l'immédiat, précipiter son vieillissement... Sur le plan économique, l'arrivée de tous ces migrants va se traduire par l'apport de revenus souvent substantiels au sein de certains territoires (retraites, transferts de salaires, versements de revenus sociaux ou financiers). Ceux-ci vont alimenter des demandes locales de biens et services, ce qui va favoriser dans la foulée la naissance d'activités multiples, et être ainsi à l'origine du renouveau de certains territoires. Sinon, comment expliquer l'essor de bien des communes rurales ou même de certains ports côtiers qu'on disait condamnés il y a encore quelques années ?

L'arrivée de populations nouvelles lance à nos régions des défis évidents. Défis en matière de développement d'habitats, de services de proximité et d'équipements scolaires, sociaux, sportifs supplémentaires pour accueillir un surcroît de population souvent mal anticipé... Défis attachés à la nécessité de développer des emplois... Défis liés à la préservation des espaces, surtout quand bon nombre de ces populations sont attirées par les zones littorales, là où les conflits d'occupation des sols sont nombreux... Plus généralement, défis de type socio-politique, lorsqu'il s'agit d'assurer l'intégration de ces populations nouvelles.

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