TOUT EST DIT

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vendredi 30 septembre 2011

Répit à l’allemande

Sans enthousiasme et sous des défections dans la majorité mais avec le concours massif de l’opposition europhile (sociaux-démocrates et Verts), le Bundestag a approuvé la quote-part de l’Allemagne pour la création de l’indispensable Fonds européen de stabilité financière, donc aussi pour le deuxième plan d’aide à la Grèce. Un soulagement, sans aucun doute, en attendant encore les ratifications de cinq autres pays de l’Eurogroupe avec des difficultés prévisibles en Slovaquie. Un répit, surtout, car une «rallonge» de ce FESF ne passera plus, ont averti la CSU bavaroise et le minuscule FDP, deux partis indispensables à la coalition de la chancelière Merkel.

Or, ce n’est un secret pour personne, même porté à 440 milliards, l’actuel FESF ne suffira pas si un État comme l’Espagne devait à son tour appeler au secours. Sans même parler de l’Italie ! Encore faudrait-il déjà déduire de ces 440 milliards les plans d’assistance consentis à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal, soit 200 milliards, voire rembourser à la BCE de Francfort l’achat de quelque 150 milliards de dettes publiques douteuses ! Même pas encore ratifié par tous, le FESF est déjà en voie de tarissement. D’autres outils s’imposent. Par exemple ces euro-obligations honnies ou encore la possibilité pour le FESF de contracter des prêts auprès de la BCE. Un tabou pour nos voisins, car il changerait tout le catéchisme de l’euro. Et ce n’est pas tout : selon la récente décision de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, toute modification, même infime, de cette politique financière doit avoir l’aval du Bundestag. Une lourdeur impossible à gérer à une époque où les marchés réagissent à la nanoseconde. Sans oublier un autre psychodrame en vue lorsqu’il faudra ratifier l’année prochaine le «Mécanisme de stabilité européen» censé remplacer le FESF en 2013…

Bien que les critiques de Barack Obama fassent penser à l’Hôpital qui se moque de la Charité, le président américain a raison de dénoncer l’inertie de l’Europe. Que de milliards sauvés si la crise grecque avait été prise à cœur dès l’automne 2009, si la zone euro avait été, dès la création de la monnaie unique, dotée de véritables moyens d’intervention ! Certes, l’idée fait enfin son chemin avec pour premières étapes le FESF, les interventions de la BCE sur les marchés financiers et le « Six-Pack » adopté mercredi par le Parlement de Strasbourg. Toutefois, avec plus d’une «guerre» de retard…

Seul un gouvernement économique peut sauver la monnaie européenne. Mais lequel ? Celui très vague évoqué par le président Sarkozy et la chancelière Merkel ? Ou celui que voudrait en son nom imposer la Commission de Bruxelles, enfin sortie de sa torpeur bureaucratique ? Incarnation des Vingt-Sept, donc également des États très réservés envers l’euro (le Royaume-Uni, le Danemark, la Suède…), on voit mal la Commission régenter seule la politique de la monnaie unique. Aux dix-sept de l’Eurogroupe, premier cercle de l’UE, de prendre les affaires en main. Mais vite, très vite…

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