TOUT EST DIT

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vendredi 30 septembre 2011

Sauver la Grèce : clap ! 36e prise…

Comme un mauvais film au scénario si mal ficelé que personne n’y croit plus… Les bourses mondiales, et surtout européennes, montent et descendent en yo-yo au fil des informations qui se succèdent et ne se ressemblent pas, de contradiction en affirmation volontariste, d’annonce d’éclatement en promesse tranquille (comme Barroso qui promettait mercredi que la Grèce resterait dans la zone euro ; foi d’animal).

On n’a plus envie de commenter les aléas de ce sauvetage-dépeçage de la Grèce, tant ils mettent en évidence la langue de bois des responsables européens qui savaient, pourtant, depuis le début que la juxtaposition de pays comme la Grèce et l’Allemagne, la Pologne et le Portugal, et les autres, ne pourrait se faire sans de douloureux équilibrages. Dans un continent qui se meurt faute d’enfants, dans des pays où le poids du vieillissement pèsera encore plus lourd que les endettements actuels, à quoi sert de poser des pansements ?

Mercredi, on apprenait la remise en route de la troïka (UE, Banque centrale européenne et le FMI qui s’était si lourdement « trompé » sur l’état des finances grecques), alors tout le monde était content. On rajoute quelques couches d’organismes supra-nationaux et le tour est joué ?

Jeudi, on attendait avec optimisme (à l’heure d’écrire) le vote des élus allemands sur l’élargissement du fonds de sauvetage de la zone euro (Fonds de secours européen, FESF) créé en 2010, dont on veut augmenter les compétences en lui attribuant des moyens d’action à effet de levier, l’autorisation d’emprunter et d’investir comme une banque par exemple et de racheter des titres de dettes des pays fragiles (surévaluées) pour les fournir à la BCE, ou de garantir ces rachats effectués par la BCE elle-même. Dans tous les cas, refourguer les mauvais placements sur le dos du contribuable européen, au bout du compte…

D’aucuns estiment que les banques créancières devraient endosser au moins une partie des pertes de valeur de la dette grecque (en attendant l’Italie, le Portugal, l’Espagne… ?) : c’est le cas, par exemple, de la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) ou de l’assureur allemand Allianz, qui ont amputé d’autorité la valeur de leurs titres publics hellènes de 50 % dans leurs comptes du premier semestre, les alignant ainsi sur les prix du marché.

De sources concordantes, selon l’AFP, plusieurs banques européennes, françaises notamment, envisageraient très sérieusement d’aligner la valeur de leur portefeuille sur les prix du marché, avec à la clef une provision supplémentaire dans les comptes du troisième trimestre. Cela réduirait mécaniquement le poids de la dette grecque de 10 milliards, et correspondrait à un meilleur respect de la réalité et – selon un responsable européen – rares sont les établissements dont la solidité financière serait affectée par cette nouvelle charge.

Il semblerait cependant que la troïka, une fois obtenu le soutien des Etats-membres de l’UE, ne veuille pas s’abstenir de verser de nouveaux milliards dans le tonneau des Danaïdes.

Et internet bruit des déclarations d’un « trader » londonien filmé en train de dire qu’il « rêvait » de récession pour « faire de l’argent » dans un marché qui s’effondre : il suffit de savoir faire, disait Alessio Rastani. Il ajoutait : « Les gouvernements ne dirigent pas le monde. Goldman Sachs dirige le monde. Goldman Sachs s’en fiche de ce plan de sauvetage, tout comme les importants fonds spéculatifs. »

Trop beau pour être vrai ? D’aucuns crient à la supercherie, à la mise en scène, même si la BBC, qui a interviewé le jeune homme, affirme être sûre de son identité. Mais il est symptomatique que ces propos aient pu paraître vraisemblables à une foultitude d’internautes et repris par des journaux britanniques sérieux.

Ce qui est vrai, c’est que les grandes crises économiques ne détruisent pas tout le monde, et que certains en profitent même beaucoup. Il est temps de retourner sérieusement à nos livres d’histoire.

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