TOUT EST DIT

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vendredi 21 janvier 2011

Un marché à dépolluer

Le marché européen du CO2 est décidément ouvert à tous les vents. Après avoir été le siège d'une fraude à la TVA de plusieurs milliards d'euros, il vient de faire l'objet d'une cyberattaque visant à dérober des certificats d'émission. Pour la deuxième fois en un an ! D'ampleur certes limité, ce nouveau sinistre s'est tout de même soldé par la fermeture du marché au comptant pour une durée encore indéterminée pour certains de ses pans. La preuve de l'incapacité de ce marché de six ans à peine à gérer sa formidable croissance.

Il faut dire que c'est un peu l'âge de pierre de la Bourse. Il ne s'agit pas en effet d'un marché organisé à proprement parler, mais de 27 marchés nationaux branchés sur un même système. Or toutes les places locales sont loin d'avoir le même niveau d'exigence. De quoi permettre aux fraudeurs de profiter du laxisme de certaines d'entre elles.

Le problème c'est que ce marché particulièrement complexe et volatil est appelé à jouer un rôle de plus en plus important. Aujourd'hui déjà, c'est le seul instrument économique à la disposition de l'Europe pour remplir ses engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020. Son bon fonctionnement est donc fondamental pour atteindre l'objectif promis à Kyoto. Et, la montée en puissance des mesures visant à lutter contre le réchauffement climatique aidant, son rôle va aller croissant. Il est donc urgent qu'il donne des gages de solidité. Au vu de ces failles actuelles, on voit mal comment cela sera possible.

A moins, bien sûr, que Bruxelles ne se saisisse de ce nouvel avatar pour taper du poing sur la table et imposer des règles communes. Comme par exemple la création d'un véritable marché paneuropéen reposant sur une plate-forme de cotation unique ou la mise en place d'une supervision à l'échelle européenne. Au moment où l'on s'interroge sur la régulation des marchés financiers dans leur ensemble, un tel projet n'aurait rien de choquant. Bien au contraire. Mais cela supposerait que la Commission remette en cause le compromis obtenu de haute lutte en 2010 sur les règles de fonctionnement du futur marché d'enchères de quotas de CO2, qui s'ouvrira début 2013. On peut toujours rêver.

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