Le premier conseil des membres du gouvernement de transition se réunit sur fond de nouvelles démissions ministérielles. L'armée a dû procéder à des tirs de sommation pour disperser des manifestants qui tentaient d'escalader le mur d'enceinte du siège du RCD.
La police, en première ligne lors de la répression de la révolte populaire qui a fait au moins 100 morts en un mois, selon un bilan des Nations unies, se tenait à l'écart. «Je suis avec vous. On ne va pas tirer sur vous, l'essentiel c'est que le rassemblement soit pacifique», a déclaré à la foule devant le siège du RCD un colonel de l'armée qui tentait de calmer les manifestants. Ceux-ci l'ont applaudi et certains ont cueilli des fleurs dans les massifs alentours pour les déposer dans les canons des chars postés là, devant des militaires qui souriaient.
Une centaine de magistrats et d'avocats ont aussi manifesté devant le Palais de justice pour réclamer l'«indépendance de la justice» et le départ d'un magistrat qu'ils ont accusé d'avoir servi les intérêts du président déchu et de sa famille, désormais accusés de s'être approprié les richesses du pays.
Nouvelle démission
Conséquence ou non de ces manifestations, Zouheir M'dhaffer, l'un des ministres déjà en poste dans l'exécutif Ben Ali, a annoncé sa démission. La cinquième depuis la formation du gouvernement mais la première émanant d'un membre de l'ancien régime. Chargé du Développement administratif, Zouheir M'dhaffe a déclaré qu'il démissionnait «favoriser la transformation démocratique du pays».Le Rassemblement constitutionnel démocratique a par ailleurs annoncé dans un communiqué la dissolution de son instance suprême, le bureau politique, en raison de la démission de plusieurs de ses membres. Soucieux de prendre leurs distances avec le RCD, le président par intérim et le premier ministre en ont effectivement démissionné mardi, suivis jeudi par les ministres du gouvernement d'union nationale qui étaient membres de la formation, selon l'agence de presse officielle TAP. L'Agence tunisienne de presse (TAP), elle, a annoncé qu'ils avaient «démissionné de leurs responsabilités au sein du parti», laissant planer une ambiguïté.
Atif Chelbi, ministre tunisien de l'Industrie, à ce sujet:
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